Sur la plage de Bonneveine (8e), il est aisé de deviner que Samia est ici comme chez elle. La jeune femme de 22 ans est la première à s’avancer, un grand sourire aux lèvres, vers les personnes en situation de handicap lors de leur arrivée. Elle salue cordialement les accompagnants éducatif et social et propose son aide immédiatement. C’est la deuxième année qu’elle participe aux dispositifs municipaux « Safer », pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles et « À nous la mer ! », pour permettre aux personnes à mobilité réduite de se baigner.
«J’ai choisi de refaire ce travail cet été, parce que j’avais vraiment aimé, affirme Samia. Cette année, je revois les personnes en situation de handicap que j’ai rencontrées l’année dernière, et elles ont l’air heureuses de me voir, donc c’est comme si on avait créé un lien ». Son ancienneté et son énergie contagieuse lui ont permis d’obtenir le titre de responsable de l’équipe de sept jeunes, recrutés par la mairie pour la saison. Vêtus de t-shirts blancs siglés du nom des deux dispositifs municipaux, ils installent les bénéficiaires sur les « tiralos », des fauteuils roulants de baignade.
« Un travail qui a du sens »
Pour Samia, l’inclusion de tous et toutes à la plage ne se limite pas à faciliter l’accès à la mer. « On essaie quand même de discuter, de savoir ce qu’ils font dans la vie, leurs passions pour qu’ils passent aussi un bon moment avec nous et qu’ils puissent revenir », explique la jeune femme, originaire de Marseille.
Ehpad, ou maison d’accueil spécialisée, l’agente consigne soigneusement dans un agenda tous les rendez-vous pris par les différentes structures pour bénéficier du dispositif. « C’est un travail qui a du sens, assure Samia avec un regard pétillant. L’année dernière, un résident d’ehpad m’avait dit que cela faisait dix ans qu’il n’était pas allé dans l’eau. Il était tellement heureux ! »
La jeune marseillaise prend très à cœur son rôle et n’est jamais très loin des personnes à mobilité réduite afin d’anticiper leurs moindres besoins. Pour autant, son sérieux ne l’empêche pas d’éclater de rire aux blagues de ses jeunes collègues et de créer une ambiance conviviale. « Je pense que cela se passe encore mieux car on s’entraide tous. Il y a une cohésion et les bénéficiaires sont heureux de nous voir tous ensemble », sourit Samia.
Son dévouement et son enthousiasme en témoignent, son travail lui confère une grande satisfaction. Au point que l’étudiante hésite désormais entre poursuivre, à la rentrée, une licence en logistique ou effectuer un service civique auprès de personnes en situation de handicap.