Pour la première fois en Île-de-France, deux cas autochtones de virus du Nil occidental (West Nile virus) ont été confirmés chez des habitants de Seine-Saint-Denis. Aucun des patients n’a voyagé récemment en zone d’endémie, indiquant une transmission locale via les moustiques Culex.
Depuis 2021, la fièvre du virus du Nil occidental est inscrite sur la liste des maladies à déclaration obligatoire (MDO). Si la majorité des infections restent asymptomatiques, les professionnels de santé doivent rester vigilants, informer et orienter les patients présentant des symptômes évocateurs.
Modes de transmission et symptômes
Le virus du Nil occidental est principalement transmis par la piqûre de moustiques Culex infectés après avoir piqué des oiseaux porteurs. Contrairement au moustique tigre (Aedes albopictus), vecteur de dengue, chikungunya et Zika, Culex pique surtout en soirée et la nuit et est très présent en France.
Les infections peuvent se manifester de manière légère, avec un syndrome pseudo-grippal caractérisé par de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, dorsales ou abdominales, des nausées, des diarrhées, un gonflement des ganglions, une éruption cutanée ou des symptômes respiratoires. Dans de rares cas, moins de 1 %, la maladie peut évoluer vers des complications sévères telles que la méningite ou l’encéphalite, surtout chez les personnes âgées.
Le diagnostic repose sur la confirmation par sérologie ou PCR sur sang ou liquide céphalorachidien. Il n’existe pas de traitement antiviral spécifique, et la prise en charge est essentiellement symptomatique, incluant hydratation, antipyrétique et repos.
Surveillance renforcée
En France, la surveillance du virus du Nil occidental repose sur un dispositif tripartite, coordonnée par les acteurs de la santé humaine, de la santé animale, et des entomologistes.
Elle est renforcée chaque année du 1er mai au 30 novembre, période d’activité des moustiques vecteurs, afin de détecter rapidement la circulation du virus et de déclencher les mesures de protection.
Recommandations pour le grand public
Afin de se protéger des piqûres en cas de présence de moustique :
- porter des vêtements couvrants et amples, surtout en soirée, les moustiques Culex ayant principalement une activité nocturne,
- utiliser des répulsifs adaptés, sur les zones de peau découvertes,
- installer des moustiquaires,
- utiliser des diffuseurs électriques à l’intérieur et des serpentins insecticides uniquement à l’extérieur.
Il est nécessaire de consulter rapidement un médecin en cas de symptômes évocateurs.