La signature couronne un effort diplomatique qui a débuté l’été dernier lorsque Keir Starmer et le prédécesseur de Friedrich Merz, le socialiste Olaf Scholz, ont annoncé leur intention de signer le tout premier traité d’amitié bilatéral entre les deux pays.
Cette initiative, qui, selon eux, couvrira « l’ensemble des relations », a été comparée au traité d’Aix-la-Chapelle, le traité d’amitié signé par l’Allemagne et la France en 2019.
Le traité, dit « de Kensington », place la sécurité au cœur des relations, s’appuyant sur l’accord « Trinity House » conclu l’année dernière. Le Royaume-Uni et les pays européens ont tous deux cherché à renforcer leur coopération après le Brexit et face au retrait potentiel des États-Unis de l’architecture de sécurité européenne.
Parmi les dispositions les plus marquantes figure l’engagement de Berlin et de Londres à « poursuivre des échanges approfondis » et « un dialogue étroit » sur la politique de défense et de sécurité stratégique, y compris sur les « questions nucléaires » et les « menaces nucléaires ».
Cette promesse s’inscrit dans la lignée de la pression exercée par Friedrich Merz pour discuter de l’extension de la dissuasion nucléaire franco-britannique au reste de l’Europe, qui reste controversée dans une Allemagne pacifiste.
Friedrich Merz et le président français Emmanuel Macron ont déclaré en mai qu’ils créeraient un conseil de sécurité franco-allemand de haut niveau, où ces questions seraient discutées.
Le traité germano-britannique prévoit également la tenue de dialogues stratégiques annuels entre les ministres des Affaires étrangères et les hauts fonctionnaires des deux pays afin de discuter des questions de sécurité.
En outre, il comprend une clause d’assistance mutuelle qui « complètera et renforcera » les clauses d’assistance mutuelle établies par l’OTAN et les traités bilatéraux existants entre l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, a déclaré lundi une source gouvernementale allemande.
Le nouveau traité complètera le triangle des traités à grande échelle entre les trois pays, également connu sous le nom de « groupe E3 ».
Un haut diplomate européen a déclaré que l’objectif de ces accords et formats était de « renforcer les liens individuels au sein du réseau des relations européennes », dont certains avaient été rompus par la sortie du Royaume-Uni de l’UE.
Autres éléments
Outre la sécurité, les pays s’engagent également à coopérer dans la lutte contre le trafic de migrants, à limiter l’augmentation de la température moyenne mondiale à 1,5 °C au-dessus des niveaux préindustriels et à favoriser les échanges entre les jeunes.
Le gouvernement britannique tenait particulièrement à ce que le traité reflète son accent sur la croissance et le commerce, comme l’a déclaré une source gouvernementale britannique à Euractiv, bien que le traité soit quelque peu limité par les compétences de l’UE dans ce domaine.
L’avenir du traité était toutefois resté incertain après la chute du gouvernement allemand l’année dernière, ce qui avait entraîné la suspension des négociations.
Les discussions ont repris après l’investiture de Friedrich Merz avec une révision du texte existant et quelques « ajustements », notamment en matière de sécurité, a déclaré la source gouvernementale. Les deux parties étaient sur le point de signer le traité un mois seulement après l’entrée en fonction du chancelier.
Le texte doit encore être ratifié par le Bundestag.
[Édité par Anne-Sophie Gayet]