Selon les versions l’époque diffère, mais le principe reste le même : caché dans un coffre, un trésor contenant une tête de Christ en or aurait été enfoui dans ce qui s’apparente alors à un terrain vague marécageux.
« La campagne de ceux qui n’en ont pas »
Le mythe rebondit au XIXe siècle : en 1855, une voyante aurait été sollicitée pour localiser le trésor avant que les Canuts, les ouvriers de la soie lyonnais, entrent en scène. Des milliers d’entre eux, au chômage, sont en effet sollicités pour participer aux travaux du parc, un projet initié par le préfet du Rhône Claude-Marius Vaïsse dans un lieu « facilement accessible aux promeneurs à pied » et appelé à devenir « la campagne de ceux qui n’en ont pas ».
Lors des travaux de terrassement pour créer un lac, l’histoire raconte que des ouvriers tombent sur la fameuse tête, qui fait l’objet de toutes les convoitises. Devant la violence engendrée par sa découverte, ils se mettent à verser tant de larmes que le lac se remplit…
Le parc de la Tête-d’Or est inauguré en juillet 1857 et son fameux lac est à l’origine alimenté en réalité par les eaux du Rhône. Avec sa superficie d’une centaine d’hectares , le site sera aménagé au fil du temps : le parc zoologique, au départ embryonnaire et qui prend progressivement de l’ampleur, les grandes serres du jardin botanique (d’abord en bois puis en métal à partir de 1880), la porte des enfants du Rhône au début du XXe siècle (le parc n’est pas clôturé à l’origine) ou encore la roseraie internationale dans les années 1960.