Le lieu de rendez-vous est choisi. Ce vendredi, Donald Trump et Vladimir Poutine doivent se rencontrer en Alaska, à la base militaire d’Elmendorf-Richardson pour tenter de négocier un accord de paix entre la Russie et l’Ukraine. Le président américain espère bien y obtenir un « cessez-le-feu », sans quoi il a menacé la Russie de « conséquences très graves ».

Ces derniers jours, les responsables américains ont tenté d’identifier un lieu pour ce sommet historique. Il y avait peu d’endroits qui convenaient à cette rencontre, ont déclaré des personnes proches du dossier à CNN, compte tenu notamment du mandat d’arrêt pour crimes de guerre émis par la Cour pénale internationale en 2023 à l’encontre de Vladimir Poutine.

Selon le média américain, la Russie a hésité à choisir une destination européenne, même dans une ville comme Vienne ou Genève, pour ces raisons. Les Émirats arabes unis ont été évoqués, mais de nombreuses personnes à la Maison-Blanche espéraient éviter un long voyage au président américain.

CNN évoque également l’hypothèse de la Hongrie, dont le Premier ministre Viktor Orbán est proche deux dirigeants. Mais c’est donc l’Alaska, séparée de la Russie uniquement par le détroit de Béring, qui a retenu l’attention des deux parties.

Un lieu retenu pour son niveau de sécurité

Pourtant, les responsables américains ont été confrontés à un obstacle majeur : la haute saison touristique en Alaska. Selon CNN, les options disponibles et équipées pour accueillir les deux dirigeants mondiaux étaient très limitées.

C’est finalement la base militaire d’Elmendorf-Richardson qui a été choisie, située au nord de la ville d’Anchorage, répondant aux exigences de sécurité pour ce sommet. Elle est aussi à proximité de la plus grande ville de l’Alaska, permettant de recevoir les délégations et les journalistes.

Néanmoins, CNN explique que cette rencontre dans une base militaire américaine suscite des inquiétudes chez certaines personnes à la Maison-Blanche.

Une rencontre dans l’ancien empire russe

De son côté, Donald Trump a déclaré avoir « trouvé très respectueux que le président de la Russie vienne » aux États-Unis « au lieu que nous allions dans le sien ou même dans un pays tiers ».

Selon Newsweek, magazine d’actualité américain, Moscou a déclaré qu’il était « logique » que la première visite de Vladimir Poutine aux États-Unis depuis dix ans ait lieu en Alaska, et les médias russes ont insisté sur la nature symbolique de ce lieu, qui faisait partie de l’empire russe jusqu’en 1867.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé ce mardi que la rencontre prévue entre Vladimir Poutine et Donald Trump en Alaska était déjà une « victoire personnelle » pour le dirigeant russe.

Donald Trump espère obtenir « un cessez-le-feu »

Cette entrevue hautement symbolique entre les deux dirigeants, se fera sans la présence de Volodymyr Zelensky.

« Certaines grandes choses peuvent être acquises lors de la première rencontre — cela sera une rencontre très importante — mais elle prépare le terrain pour une deuxième réunion », a détaillé Donald Trump qui compte sur « sa bonne relation avec Vladimir Poutine » pour organiser rapidement un sommet Trump-Poutine-Zelensky. « Si je sens que ce n’est pas approprié de l’organiser car nous n’avons pas obtenu les réponses que nous devons obtenir, alors il n’y aura pas de seconde rencontre », a-t-il toutefois nuancé.

Les Européens et Donald Trump espèrent « obtenir un cessez-le-feu ». Emmanuel Macron a également assuré que « les questions territoriales ne seront négociées » que par Volodymyr Zelensky. « Il n’y a pas aujourd’hui, de manière sérieuse des schémas d’échanges territoriaux qui sont sur la table », a-t-il ajouté, après un échange téléphonique avec son homologue américain.

Moscou veut de son côté avoir des engagements sur ses demandes pour mettre fin à son invasion, à savoir notamment des concessions territoriales et un engagement de l’Ukraine à renoncer à rejoindre l’Otan, avant d’accepter une trêve.

Avant le sommet Trump-Poutine, la Russie gagne du terrain sur la ligne de front. L’armée russe a revendiqué, ce mercredi, la prise de deux localités dans l’est de l’Ukraine où elle a effectué ces derniers jours de rapides avancées, laissant augurer une percée d’ampleur.