« Israël terroriste! Israël fasciste! » La femme qui filme avec son téléphone portable lance ces accusations à une cliente attablée à la terrasse d’un glacier, rue Masséna à Nice.

Elle ajoute: « En attendant, c’est Israël qui massacre les journalistes… » A ces mots, la cliente bondit: « Ah oui? Vous voulez qu’on parle des attentats? Vous voulez qu’on parle du 7 octobre? Connasse! »

Voilà comment le ton monte subitement, dans une vidéo de 50 secondes partagée sur le réseau X par le compte Cpasdeslol.

Alors qu’une autre cliente intervient, la première se lève et tente de chasser l’objectif de la caméra, manquant de se casser la figure au passage. « Dégage! » lance-t-elle. Puis elle va repousser une autre manifestante, voilée et arborant les couleurs palestiniennes, qui filme également la scène. « Elle me frappe! », s’écrie cette dernière.

Les faits se déroulent dans la très touristique zone piétonne de Nice. On ne voit ni ce qui précède, ni ce qui suivra.

Selon des témoins rencontrés ce mercredi, elle est survenue lundi vers 19h15. « Une quinzaine de manifestants pro-Gaza est passée, témoigne un commerçant. Un client a dû dire un truc comme “Laissez-nous tranquille » et une femme a commencé à le filmer près du visage, sans le lâcher. Elle a continué plus loin. Puis elle a crié en reculant « On m’agresse, on m’agresse! » En réalité, c’est elle qui n’était pas très pacifique… »

Incidents récurrents

Des invectives, quelques gestes véhéments, mais pas de coup ni d’intervention policière. La scène laisse néanmoins les témoins interloqués. « Ils font leur manifestation, je le comprends complètement. Mais dès que quelqu’un n’est pas d’accord avec eux, ils sortent le téléphone et filment les gens, regrette le salarié d’un établissement voisin. C’était provocateur. La dame filmée pourrait d’ailleurs déposer plainte. »

Cette scène est survenue au lendemain de l’annonce du plan d’occupation de Gaza-ville par le Premier ministre israélien Benyahmin Netanyahou. D’autres incidents liés au conflit au Proche-Orient ont été médiatisés à Nice, où le maire Christian Estrosi a affiché son soutien constant à Israël depuis les attentats du 7 octobre 2023.

Le 10 mai, une altercation avait opposé des manifestants pro-Gaza à de jeunes Israéliens place Garibaldi. Le 23 juillet, c’est sur la promenade des Anglais qu’un autre avait lancé: « Cours, PD, sale juif, sale race! » Là encore, la scène avait été filmée et viralisée. Il a été interpellé six jours plus tard. « On est en France, il ne faut pas que ça devienne la guerre ici, ni propager toute cette haine, soupire le salarié témoin. On devrait plutôt se serrer les coudes. »