Depuis Paris 2024, le designer Mathieu Lehanneur n’est pas encore tout à fait redescendu sur Terre. Toki Woki s’infiltre dans son studio et dans les coulisses de la fabrication de cet objet mythique des Jeux olympiques.

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Il est à l’origine d’un objet vu par près de 5 milliards de personnes. »C’est rare. Pour n’importe quel designer. On parle des Jeux Olympiques et des jeux Paralympiques donc évidemment, on touche la terre entière ». 

C’est dans son studio, à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne), que Mathieu Lehanneur passe le plus clair de son temps. Un espace aux tons clairs, habillés de ses nombreuses créations et où trône, au milieu d’entre elles, la torche olympique. Un objet fait main, dupliqué une centaine de fois et filmé par des milliers de caméras. 

Le designer francilien Mathieu Lehanneur dans son atelier à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne)

Le designer francilien Mathieu Lehanneur dans son atelier à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne)

© BERTRAND GUAY / AFP

Une aventure qui commence par un concours, lancé en 2022 : « Paris 2024 avait choisi un certain nombre de designers et donc nous avions tous, je crois, un mois pour dessiner, proposer une torche olympique et la vasque olympique ».

En janvier 2023, le designer est appelé par le comité, c’est lui qui a été choisi pour dessiner tous les objets olympiques. À partir de là, des prototypes sont lancés en production. La torche n’est pas seulement un défi esthétique mais également technique. Il ne faut pas que la flamme s’éteigne. 

Le brûleur doit tenir : « C’est lui qui va assurer que quelle que soit la vitesse du vent, la flamme restera allumée. En fait, il faut bien imaginer qu’il va être à l’intérieur. Donc finalement, une torche olympique, c’est cette partie haute, ce brûleur, une partie basse et puis une petite cartouche de gaz qu’on vient insérer par le dessous qui assure la combustion ». Malgré les nombreux tests, le designer avoue qu’il n’a pas pu s’empêcher de serrer les poings à chaque passage de torche : « J’ai eu peur tout le temps ».

La torche n’est pas le seul objet que devait imaginer Mathieu Lehanneur. C’est à également à lui qu’on doit la vasque volante qui a tant fait parler sur les réseaux sociaux. Une coupe inspirée directement du slogan de Paris 2024 « Ouvrons grand les Jeux » : « Pour moi, il fallait que la vasque soit à la hauteur de ça. Habituellement, une vasque olympique, c’est dans un stade. Là on la sort du stade, mais ça ne suffit pas. Il faut que les gens puissent s’en approcher. Il faut qu’on puisse se dire d’un maximum d’endroits dans Paris, on va la voir. Et puis il y a cette idée aussi de se dire que le feu sacré qu’on allume à Olympie, en Grèce, au début de chaque olympiade, il vient du soleil. On va se le transmettre pendant le relais sur ces milliers de kilomètres. Et puis à la fin, il embrase la vasque et la vasque repart vers le ciel, vers son origine ».

Mathieu Lehanneur dans son atelier à côté de la vasque des JO 2024

Mathieu Lehanneur dans son atelier à côté de la vasque des JO 2024

© THOMAS SAMSON / AFP

Alors qu’il réfléchit à la manière de ramener la flamme vers son origine, le designer s’intéresse aux travaux des frères Montgolfier. C’est ainsi que naît la vasque volante. 

Pour faire voler cette gigantesque lumière au-dessus de Paris, il a fallu un ballon rempli d’hélium, relié à de nombreux câbles et à une nacelle porteuse de la flamme. L’anneau de feu est en fait une série de tuyaux qui envoient de l’eau sur des spots LED pour créer la fumée et donner l’impression « d’une flamme absolue ».

La vasque volante des Jeux olympiques de Paris 2024

La vasque volante des Jeux olympiques de Paris 2024

© J-F ROLLINGER / ONLY FRANCE

Le but : faire du feu avec de l’eau : « On est quelques mois avant la cérémonie d’ouverture et on teste la partie basse, la nacelle avec la flamme. Et donc on ne veut pas mettre de ballons parce qu’on veut rester discret. Donc on amène une grue qui fait 80 mètres de hauteur et on fait monter toute la nacelle et on regarde si la flamme se comporte bien. Et au bout de dix minutes, on entend des sirènes de pompiers. C’est les pompiers qui arrivaient, persuadés qu’il s’agissait d’une vraie flamme. Donc lorsqu’on fait ce test et que même les pompiers ont l’impression qu’il s’agit d’un vrai feu, on se dit : je crois que c’est bon, on a réussi ».

Retrouvez l’intégralité de l’interview de Mathieu Lehanneur en replay sur france.tv/idf