Emmanuel LANGELLIER, Media365 : publié le jeudi 14 août 2025 à 12h20

Marc Madiot, manager français de l’équipe Groupama-FDJ, est inquiet suite au passage de Remco Evenepoel vers l’équipe Red Bull Bora Hansgrohe.

L’été a été animé en cyclisme. Tadej Pogacar a remporté le Tour de France, décrochant une 4e couronne comme on pouvait s’y attendre, en étant royal sur les routes de la Grande Boucle. 3e en 2024, Remco Evenepoel avait lui quitté la course lors de la 14e étape. L’été a ensuite été marqué par l’annonce du transfert du jeune Belge de la Soudal-Quick Step vers Red Bull Bora Hansgrohe . Une déflagration dans le monde du cyclisme et un mouvement qui préoccupe. Marc Madiot a fait part de son inquiétude dans L’Humanité avec son franc-parler habituel. « Je ne suis pas le seul à être inquiet. Même Patrick Lefevère, l’ancien patron d’Evenepoel est inquiet. Il y a dorénavant une concentration des moyens financiers et des effectifs dans seulement quelques équipes. Si on prend les 100 premiers coureurs du classement mondial, on en a 90 qui se concentrent sur 4 à 5 équipes. Cela va devenir compliqué pour les deux tiers du peloton », lâche le manager français de l’équipe Groupama-FDJ .

« Ces très grosses formations vont créer un déséquilibre »

« Si l’on prend l’équipe UAE de Tadej Pogacar sur les 30 coureurs, il y a 20 leaders qui pourraient l’être dans d’autres équipes. Les budgets de ces équipes sont tels que tout leur est permis », ajoute l’ancien coureur qui estime que « ces très grosses formations vont créer un déséquilibre. Les plus petites équipes ne pourront pas suivre, exister sportivement et disparaîtront. Même le système économique des courses va en pâtir. Si on enlève les gros organisateurs de courses comme ASO, RCS ou Flanders, que vont devenir ceux qui organisent de plus petites courses ? ».

« Que l’Union cycliste bouge enfin ! »

Le dirigeant français propose quelques solutions pour stopper cette inflation : « Instaurer un budget cap pour les équipes. Un même budget pour tout le monde. On peut aussi instaurer un salary cap pour l’achat d’un coureur. On pourrait également imaginer, au niveau social, que toutes les formations soient sur le même modèle économique et dans le même pays. » Madiot, dépité devant le départ des jeunes talents tricolores vers ces mastodontes, conclut l’entretien en espérant que « l’Union cycliste bouge enfin ! »