Ils ont 21 ans. De petites moustaches saillantes et un univers musical bien affirmé. Lors de la dernière Fête de la musique à Toulon, un groupe a marqué les esprits au détour de la place de l’Équerre: une formation de jeunes Toulonnais se produisant sous le nom de Curtism. Sur scène, Marin (chant), Scrappy (basse), Berny (batterie) et Anthony (guitare) s’évertuent à présenter leur univers, qui mêle « post-punk, garage et new wave. De la musique indé », traduisent-ils en chœur.

Un projet scolaire à la base

Tout commence il y a trois ans. Dans sa chambre, Marin (chanteur, compositeur, à l’origine du projet du groupe) traîne sur son ordinateur et travaille ses premiers morceaux. En autodidacte, il fait « de la bedroom pop, sans réelle volonté de jouer sur scène », confesse-t-il. Il pose également sur papier un nom: Curtism.  » Mon deuxième prénom, c’est Curtis. J’ai ajouté le M. J’aimais bien, ça sonnait différemment et ça ne voulait rien dire », s’amuse-t-il.

Sur les bancs du lycée Dumont-d’Urville à Toulon, il touche deux mots de son projet à ses camarades de la section musique, Scrappy et Anthony. Ils commencent par des reprises, puis, dans le cadre de leur année de terminale, ils doivent mener un projet musical qui se conclut par un concert au Live Omega. Les graines sont plantées. Très vite, ils sont rejoints par Berny, une figure connue des Toulonnais, puisqu’il est guitariste des Spitters. Mais pour lui, c’est un changement d’instrument qui s’opère, puisqu’il laisse tomber les amplis et les cordes pour la batterie. En juin 2023, le groupe donne alors son premier concert dans sa version actuelle.

« On voulait bien jouer et on cherchait le son qui nous correspondait », se souvient Marin. Chacun puise alors dans ses influences, celles transmises par les parents, qui vont des Beatles aux Red Hot, en passant par AC/DC ou encore les Guns N’ Roses. À cela s’ajoutent aussi leurs propres goûts, qui vont chercher du côté du post-punk et de la musique indépendante. « Entre nous, ça a immédiatement matché, car on avait une vision similaire de la musique », traduit le bassiste Scrappy.

En quête d’une identité propre

Le groupe continue de se produire sur scène afin de parfaire son expérience. Ils arpentent la France, Bordeaux, Strasbourg, Montpellier, Paris… De quoi aussi poser les bases de l’avenir du groupe. « On bosse sur notre premier album. On a une vraie réflexion collective sur l’orientation que l’on veut prendre, notre identité et notre intention artistique. On passe beaucoup de temps sur les détails », distille Marin. Avec une prédilection pour l’anglais — « qui sonne mieux dans cette musique » — même si les Toulonnais ont à cœur d’intégrer aussi des morceaux en français. En peu de temps, Le groupe a su se faire une place sur la scène indé et travaille avec un producteur bordelais, après avoir été lancé dans le Var par Tandem (scène de musiques actuelles départemental, accompagnement de jeunes talents). Mais pour l’avenir, il faudra dépasser les frontières du département. « La scène est plus limitée ici, on est obligés d’aller ailleurs », regrettent-ils.

Samedi 16 août au parc de la Navale à La Seyne-sur-Mer.