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Le virus du Nil occidental est désormais présent en plein cœur de l’Île-de-France. Pour la première fois, deux cas ont été recensés chez des personnes n’ayant pas voyagé dans une zone déjà touchée. Une alerte sanitaire qui surprend, y compris les autorités.

Selon l’ARS d’Île-de-France, « le premier cas, identifié fin juillet, avait (…) séjourné dans le département du Jura (Bourgogne-Franche-Comté) durant la période possible d’exposition à risque. Le second cas, confirmé le 6 août, n’a pas quitté l’Île-de-France dans les 15 jours précédant l’apparition des symptômes ».

Sept cas confirmés, au total, en France métropolitaine

Au total, « sept cas autochtones d’infection à virus West Nile ont été identifiés en France hexagonale », précise Santé publique France dans son dernier bulletin. Le premier patient avait été détecté dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, où la présence du virus est déjà connue. Mais cette apparition en région parisienne change la donne pour la surveillance épidémiologique.

Face à une situation sans précédent en Île-de-France, l »ARS renforce sa collaboration avec divers partenaires pour évaluer le risque sanitaire, freiner sa propagation et garantir une réponse coordonnée dans la région affectée :

  • Réalisation d’une enquête épidémiologique avec la cellule régionale de Santé publique France pour localiser les potentiels sites de contamination ;
  • Mise en sécurité temporaire des produits biologiques humains dès l’alerte, incluant les produits sanguins labiles ainsi que les dons d’organes, tissus, cellules et gamètes, en collaboration avec l’Établissement français du sang (EFS) et l’Agence de biomédecine (ABM), en partenariat avec Santé Publique France ;
  • Sensibilisation des établissements de santé en Île-de-France susceptibles de traiter des cas graves de la maladie ;
  • Intensification de la surveillance entomologique autour des cas humains confirmés et des zones à risque de transmission par les oiseaux ;
  • Mobilisation des professionnels de la santé animale pour accroître la surveillance des oiseaux et des chevaux en Île-de-France.

Un virus transmis par les moustiques communs

Le virus West Nile est transmis par les moustiques du genre Culex, surnommés « moustiques communs », qui se contaminent uniquement au contact d’oiseaux infectés.

Schématiquement, l’insecte pique un oiseau porteur du virus, puis un être humain. Le virus West Nile ne se transmet pas d’homme à homme, ni de l’homme au moustique.

Dans 80 % des cas, l’infection passe inaperçue. Sinon, elle peut se manifester par de la fièvre, des douleurs, des maux de tête et parfois une éruption cutanée, rapporte le site de l’Institut Pasteur. Moins de 1 % des malades développent des complications neurologiques, surtout les personnes immunodéprimées.

Les gestes pour limiter les piqûres et freiner le virus

Contrairement aux moustiques tigres, les Culex piquent surtout au coucher du soleil et durant la nuit. Pour réduire le risque, il est important d’adopter les gestes suivants :

  • Porter des vêtements amples et couvrants ;
  • Utiliser un répulsif cutané adapté le soir sur les zones exposées ;
  • Installer moustiquaires ou grillages aux fenêtres ;
  • Dormir sous une moustiquaire, imprégnée d’insecticide si nécessaire ;
  • Limiter les points d’eau stagnante autour de chez soi, comme les soucoupes de pots de fleurs ou les réservoirs mal couverts.

Ces gestes simples, combinés à une vigilance accrue des autorités sanitaires, restent aujourd’hui la meilleure arme pour contenir le virus du Nil occidental en Île-de-France.

l’ARS Ile-de-France conseille de consulter rapidement un médecin en cas de symptômes évocateurs :  apparition brutale d’une fièvre importante accompagnée de maux de tête et de dos, de douleurs musculaires, d’une toux, d’un gonflement des ganglions du cou, et souvent d’une éruption cutanée, de nausées, de douleurs abdominales, de diarrhées et de symptômes respiratoires.