(BFM Bourse) – Dans une note sectorielle, la banque canadienne a relevé ses objectifs de cours sur les banques européennes cotées, dont les trois françaises. L’établissement canadien estime que le compartiment a encore du potentiel.

Si la défense européenne reste l’objet de toute les attentions des investisseurs en Bourse, un autre secteur carbure cette année : les banques européennes. Depuis le début de l’année, l’indice paneuropéen Euro Stoxx Banks, s’envole ainsi de 61,4%.

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Banco Santander, par exemple, prend 83% depuis le 1er janvier, et est devenue la première banque de la zone euro en termes de capitalisation boursière, avec 120 milliards d’euros (la première banque européenne reste HSBC avec 192 milliards d’euros). À Paris, Société Générale bondit de 114,1% cette année, signant la plus forte hausse du CAC 40. À Francfort, Commerzbank gagne 138,1%.

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L’ensemble des banques européennes ont livré des résultats de bonne facture. Début août, Barclays notait que leurs bénéfices avant impôt avaient dépassé, en moyenne, de 7% les attentes au deuxième trimestre, grâce notamment à des coûts maîtrisés et à une baisse des provisions. Le retour à l’actionnaire (dividendes, rachats d’actions) avait aussi constitué une source de satisfaction.

Le secteur a aussi pu être porté par les grandes manœuvres dans différents pays. En Espagne, BBVA tente contre vents et marées de racheter Banco Sabadell tandis qu’en Italie, Unicredit a essayé (en vain) d’avaler sa concurrente Banco BPM. La première banque italienne convoite toujours par ailleurs Commerzbank, qu’elle rêve de fusionner avec sa filiale allemande Hypovereinsbank. Ce mouvement de consolidation n’a, en revanche, quasiment aucune chance de se propager à la France.

Un contexte économique relativement favorable

Après ce grand rallye, les banques européennes peuvent-elles encore grimper davantage ? Royal Bank of Canada (RBC) répond par l’affirmative.

« Ne vous mettez pas en travers de la route d’un train lancé à toute vitesse », titre l’établissement canadien dans une note publiée ce jeudi 14 août.

Certes, « les nuages géopolitiques et macroéconomiques pointent encore à l’horizon, rendant le secteur quelque peu vulnérable à toute mauvaise nouvelle compte tenu de sa forte progression », reconnaît-elle.

Mais RBC voit encore du « potentiel pour un re-rating (une amélioration des multiples boursiers, NDLR) ».

« Par rapport au marché européen et aux banques américaines, les banques européennes ne sont pas particulièrement chères », note l’établissement canadien. À l’heure actuelle, le secteur accuse une décote, sur la base des bénéfices attendus en 2026, de 33% par rapport au marché européen et de 20% par rapport aux banques américaines. En 2013, ces décotes se situaient à respectivement 17% et 9%.

Royal Bank of Canada estime que, malgré les incertitudes et les risques, le contexte économique en Europe demeure relativement porteur pour les banques.

« Nos économistes RBC prévoient une croissance du PIB de la zone euro supérieure au consensus (1,2% en 2025, NDLR), ce qui pourrait permettre à l’Europe de continuer à créer des surprises économiques positives », explique l’établissement. En données nominales (c’est-à-dire en intégrant l’inflation), le PIB de la zone euro pourrait progresser de plus de 3% en 2025, 2026 et 2027.

Or « historiquement, les revenus des banques augmentent en moyenne 1,5 fois plus vite que la croissance (nominale) du PIB, tandis que la croissance des prêts aux entreprises a été supérieure de 1 point à celle du PIB, avec des périodes de croissance plus ou moins forte entre les deux », rappelle RBC. L’établissement anticipe ainsi une croissance de 4% des revenus des banques en 2026 puis de 5% en 2027.

Confiance sur les objectifs de BNP Paribas

Royal Bank of Canada a profité de l’occasion pour relever ses objectifs de cours sur l’ensemble de sa couverture. Notamment les banques françaises et BNP Paribas, sa valeur préférée à Paris, en tête.

L’établissement a rehaussé son objectif de cours à 95 euros contre 86 euros, tout en réitérant son conseil à « surperformance », équivalent d' »acheter » dans sa nomenclature. Cette nouvelle cible confère un potentiel de 14,5% au titre, au cours de clôture de mercredi (82,94 euros).

Dans une note rédigée fin juillet, RBC appréciait les résultats du deuxième trimestre de la banque de la rue d’Antin, notamment la hausse des revenus de 2,5%, portée par de meilleures tendances dans la banque de détail en zone euro, ou encore la performance sur les coûts. De quoi, selon elle, être davantage confiant dans l’atteinte des objectifs 2025 et 2026 de la première banque française en termes de capitalisation boursière.

BNP Paribas compte, cette année, atteindre un bénéfice net de plus de 12,2 milliards d’euros, avec une accélération de la croissance de ses revenus (elle vise un chiffre de plus de 5%) sur le second semestre. Elle compte également générer un ROTE (retour sur fonds propres tangibles, une mesure de la rentabilité des capitaux propres) de 11,5% en 2025 puis de 12% en 2026.

RBC a par ailleurs relevé son objectif de cours à 62 euros, contre 55 euros auparavant, sur Société Générale, et à 18 euros, contre 16,5 euros précédemment, sur Crédit Agricole SA. L’établissement canadien est à « performance sectorielle », équivalent de « neutre » sur ces deux banques.

Outre BNP Paribas, RBC compte ABN Amro, Deutsche Bank, UBS, Barclays, Bankinter, BBVA, Banco Sabadell et Bank of Ireland parmi ses valeurs préférées.

Julien Marion – ©2025 BFM Bourse

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