Il a fallu beaucoup de courage à Illa pour poster ce long témoignage sur les réseaux sociaux. La jeune femme, passée par « The Voice » en 2022, a été placée dans une cellule pendant plus de 14 heures. Sur son compte Instagram elle dénonce les violences policières qu’elle affirme avoir subies.
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J’accepte« Je me suis demandé ce qu’ils allaient me faire »
« Il y a quelques mois, j’ai été agressée par trois hommes, trois policiers, alors que je rentrais chez moi en Vélib. J’étais en train de rouler quand, au loin, sur ma gauche, je vois une voiture de police. Pas d’avertisseur lumineux, pas d’avertisseur sonore. Elle route lentement, je suis assez loin… Donc je maintiens ma priorité, puisque je venais de la droite. Je continue un peu plus loin dans la rue, et là, je vois les avertisseurs lumineux s’allumer. Je me décale immédiatement sur le côté pour les laisser passer, puisque à ce moment-là, c’est une voiture prioritaire. Sauf qu’au lieu de passer, ils s’arrêtent à ma hauteur et trois hommes armés sortent et s’avancent vers moi », débute le témoignage d’Illa.
Habituée à rouler à vélo dans Paris, elle jure ne pas avoir fait d’infraction au Code de la route, « j’ai eu 40/40 au code, donc je leur dis poliment que non… Ils commencent à s’énerver, me demandent mes papiers que je leur donne ». C’est à partir de ce moment que la discussion dégénère. « J’entends un des policiers dire à l’autre : Prends-lui son téléphone. Et là, tout bascule. L’un m’arrache le téléphone : Tu n’appelleras personne. Il jette mon vélo au sol, m’attrape violemment les bras, me menotte derrière le dos. Les menottes sont tellement serrées que j’aurai des bleus aux poignets. Ils me jettent à l’arrière de la voiture, encerclée par ces trois hommes », écrit la chanteuse. Le chemin va se passer sous les remarques sexistes et la peur, « ça a été les minutes les plus longues de ma vie, où je me suis demandé ce qu’ils allaient me faire ».
« Ce sera toujours votre parole contre celle des policiers »
Arrivée au commissariat, Illa trouve un peu de réconfort auprès d’une policière qui n’a pas l’air surprise de son arrestation. « Elle me demande à voix basse : Ils t’ont touchée ? Je lui réponds que non. Elle me dit d’un regard triste : Je suis désolée… Ce sont mes collègues. Ils font ça pour t’emmerder. Ils vont te relâcher, il ne va rien se passer. Et elle me remet à eux. » Le supplice de l’ancienne participante du concours de chant va durer 14 heures dans une cellule mixte, entourée d’hommes drogués et ivres qui vont lui faire subir des insultes à caractères racistes et la menacer de mort. Les policiers vont refuser de la protéger et qu’elle puisse changer sa protection hygiénique, affirme-t-elle : « T’as qu’à te changer devant nous », auraient lancé les forces de l’ordre.
Une fois libre, Illa va revenir sur place avec son père pour demander des explications. Le commissaire va alors s’excuser mais les dissuader de porter plainte : « Vous pouvez porter plainte à l’IGPN, mais ce sera toujours votre parole contre celle des policiers. Et la parole de policiers est acte de vérité, sauf si vous prouvez qu’ils mentent », assure le fonctionnaire. Pour prouver les dires de la chanteuse, elle et son papa vont demander à récupérer les images des caméras de surveillance, mais le commissaire aurait assuré « qu’elles ne marchaient pas » et aurait aussi refusé de lui communiquer les images des caméras embarquées.
Aujourd’hui la chanteuse prend la parole sur ses réseaux sociaux pour sensibiliser et éviter que les arrestations abusives deviennent monnaie courante.