« Quarante pièges ont été installés et ils sont vérifiés tous les jours. Le nombre total de spécimens capturés s’élève à vingt-huit actuellement, dont trois femelles », indique le Regierungspräsidium (RP) de Fribourg-en-Brisgau , soit l’équivalent de notre administration préfectorale. C’est surtout le nord de la cité badoise qui est concerné, là où se trouve la gare de marchandises où les premiers coléoptères ont été repérés, l’an passé déjà. « On soupçonne qu’ils ont voyagé depuis l’Italie dans des wagons de marchandises », complète le RP. « Pour l’heure il s’agit d’individus isolés. Mais il faut absolument éviter qu’une population ne s’installe. »

Zone d’infestation et zone tampon

Ainsi, des mesures sont entrées en vigueur le 1 er  août. Elles courent jusqu’au 30 septembre au moins. Les habitants ont été invités à la vigilance et surtout à signaler aux autorités, via un formulaire en ligne ou par téléphone, toute présence de l’insecte.

Quand un scarabée est repéré, deux zones sont mises en place autour du lieu de la découverte. Une première, dite “zone d’infestation”, embrasse un rayon de 1 000 mètres. Il est interdit d’en faire sortir des déchets verts (feuilles, gazon, branches) qui n’ont pas au préalable été hachés menu ! Des plates-formes d’apport des déchets verts sont aménagées. Interdit aussi d’en faire sortir de la terre végétale ou autre substrat. Interdit encore d’arroser les espaces verts. À ce rayon de 1000 mètres, s’ajoute une autre zone dite “tampon”, d’un rayon de 5 000 mètres. Dans celle-ci, l’exportation de terre mais aussi celle des fruits et légumes est contrôlée afin de s’assurer qu’aucun œuf, larve ou insecte n’est présent dans les cargaisons.

Le gros du danger peut-être passé à Bâle

À côté de ça, les autorités testent des moyens de lutter contre ces nuisibles, notamment en utilisant des vers, des nématodes, qui mangent les larves. Le SC Freiburg, le club de foot de la ville, a notamment eu recours à cette méthode pour préserver son terrain d’entraînement qui se situe dans une zone tampon. Cette technique déjà utilisée à Bâle, autre foyer d’infestation , semble efficace. Sans lever complètement l’alerte, la ville suisse a en effet fait savoir la semaine dernière que le nombre de coléoptères capturés était stable, voire régressait, et que le gros du danger est peut-être passé. Mais la prudence reste de mise notamment dans le monde agricole. Les syndicats d’exploitants allemands ont déjà exprimé leurs plus vives inquiétudes et indiqué que le scarabée japonais est particulièrement vorace sur les arbres fruitiers. « Sa prolifération pourrait menacer la pérennité économique de certaines exploitations » ont insisté les organisations agricoles badoises.