Aurélien, Ryan et Guillaume – trois amis parisiens – organisent des centaines de « surf trips » au départ de la capitale. Le Barbès Surf Club, le nom de leur groupe autour duquel gravitent une vingtaine de surfeurs, multiplie les projets pour faire vivre la communauté de « ceux qui habitent loin de la mer ».

L’actu des régions

Chaque jour, un tour d’horizon des principales infos de toutes les régions.

France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter « L’actu des régions ». Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

« Tu peux habiter à Paris et être passionné par un truc qui se passe à la mer », jure Aurélien. Ce photographe de 37 ans, qui s’est initié au surf vers l’âge de 13 ans après avoir commencé le skate, a fondé le Barbès Surf Club avec deux amis parisiens. 

Tout commence en 2017. « Ma femme est américaine, je l’ai rencontrée en Californie. Quand on s’est installé à Paris, je voulais trouver un équilibre entre la vie perso, le taf et le surf. Énormément de Parisiens surfent, je voulais documenter cette scène », raconte Aurélien. Il finit par rencontrer Ryan, un Américain qui vit dans la capitale. Les deux lancent le projet avec d’abord une page Instagram « pour parler du lifestyle un peu bizarre quand tu es passionné par le surf alors qu’il n’y a pas la mer chez toi ».

Aurélien Bacquet, à Barbès.

Aurélien Bacquet, à Barbès.

© Pierre de Baudouin

Ils rencontrent ensuite Guillaume et créent un blog avec « des interviews de gens un peu comme nous, des surfeurs un peu bizarres ». « Ceux qui habitent loin de la mer, ou bien là où l’eau est froide, où les vagues sont nazes, des endroits méconnus… Bref, pas sous les palmiers en Californie ou au Pays basque », résume Aurélien.

Ensemble, ils organisent des centaines de surf trips, avec des allers-retours « sur la journée ou bien sur deux jours » vers les vagues. « Le point de départ, c’était souvent le métro Barbès, explique Aurélien, qui habite dans le 18e arrondissement. On n’est pas vraiment un club, on part avec des gens qu’on connaît, on ne fait pas de formations. Mais j’ai plein de planches dans mon appart donc le Barbès Surf Club, ça collait bien. »

Les voyages prennent quatre, cinq ou six heures de route pour atteindre les spots de surf.

Les voyages prennent quatre, cinq ou six heures de route pour atteindre les spots de surf.

© Aurélien Bacquet

Le rendez-vous est souvent donné à 6 heures du matin « pour pouvoir prendre le premier métro » pour un départ « avec entre trois et cinq personnes en voiture », pour quatre, cinq ou six heures de route vers le spot d’Étretat en Normandie, le Cotentin, la Bretagne ou la Vendée. « Quand tu habites à Paris, tu pars surfer là où ça marche, en regardant les conditions météo et la marée en permanence. On arrive souvent sur la plage en fin de matinée, et on surfe jusqu’à l’épuisement », sourit Aurélien.

La devise du Barbès Surf Club : "No locals, kooks only", un détournement du "terme utilisé par certains surfeurs pour traiter de blaireaux ceux qui viennent de loin".

La devise du Barbès Surf Club : « No locals, kooks only », un détournement du « terme utilisé par certains surfeurs pour traiter de blaireaux ceux qui viennent de loin ».

© Aurélien Bacquet

De quoi faire le plein de souvenirs. « Une fois en Vendée, au début de l’hiver, Guillaume s’est vautré dès le début. Il s’est tapé la dérive sur la tête, avec le crâne ouvert et du sang partout sur le visage. On lui a collé une cagoule sur la tête toute la journée, et à la fin il est allé se faire recoudre. Il s’est bien fait engueuler par le toubib », se rappelle le photographe.

La devise du Barbès Surf Club : « No locals, kooks only ». « C’est le terme utilisé par certains surfeurs pour traiter de blaireaux ceux qui viennent de loin. On a inversé la logique », ironise Aurélien. La devise a notamment été mise en avant pour une collaboration commerciale entre le Barbès Surf Club et la marque Quicksilver, avec une campagne promo autour de la communauté des surfeurs parisiens.

Pour organiser leurs voyages vers les vagues, le Barbès Surf Club se donne rendez-vous au métro, tôt le matin.

Pour organiser leurs voyages vers les vagues, le Barbès Surf Club se donne rendez-vous au métro, tôt le matin.

© Aurélien Bacquet

Aurélien et Guillaume ont aussi réalisé « un petit film sur le surf à Paris ». Un court métrage de quatre minutes intitulé A14, « comme l’autoroute qui permet d’aller en Normandie, qui coûte une blinde », glisse le photographe. Un projet sorti il y a un peu plus de deux ans, dans le cadre du Paris Surf & Skateboard Film Festival (PSSFF), avant une tournée des festivals autour d’une trentaine d’événements à Londres, Milan et même une présentation par Aurélien en Floride.

Au-delà des spots français, le groupe d’amis organise aussi des voyages au Maroc, en Galice ou en Indonésie. Le Barbès Surf Club prépare aujourd’hui une exposition pour la fin de l’année sur le thème « No locals, kooks only », toujours « pour faire vivre cette communauté passionnée par un truc lointain ».