[Article publié initialement en août 2024]
Des fouilles archéologiques menées depuis quatre ans
Depuis 2020, l’Institut des archives de l’Académie des sciences de Russie et du Musée historique d’État mènent des fouilles auprès d’une nécropole médiévale à Gnezdilov, près de Souzdal, une ville en Russie d’environ 10 000 habitants et à 200 km au nord-est de Moscou.
© Institut des archives de l’Académie des sciences de Russie
Cimetière de Gnezdilovo près de Souzdal. Vue générale des fouilles
D’après un communiqué publié par l’Institut, (dépendant de l’organisation gouvernementale du pays), les archéologues ont découvert une cinquantaine de “sépultures intactes” dans le cimetière. Ce site a été découvert en 1851 par A.S. Uvarov (archéologue russe). Heureusement, les fouilles du XIXe siècle n’ont pas affecté une majeure partie du cimetière.
Des fouilles ont eu lieu au XIXe, mais la majorité des trésors de la nécropole sont restés cachés
Comme l’analyse le communiqué, des monticules avaient pu être labourés et seraient passés inaperçus aux yeux de l’archéologue russe et de ses employés. Entre 2020 et 2023, les archéologues contemporains ont réalisé une étude géophysique de la nécropole, soit sur environ trois hectares, afin de déterminer sa structure spatiale.
Par conséquent, les archéologues ont eu l’occasion de découvrir des “bijoux prestigieux, de pièces de monnaie et d’armes” datant du XIe siècle et appartenant à une catégorie sociale très privilégiée de la Russie du Nord-Est.
Deux tombes intéressent tout particulièrement les archéologues
Cette année, deux zones font l’objet d’une attention particulière auprès des archéologues :
- la partie centrale du cimetière, où avaient été trouvés des bijoux fondus du Xe siècle, indiquant selon l’Institut que des crémations avaient eu lieu à proximité
- la partie nord-est du cimetière, où en 2023 des sépultures intactes avaient été découvertes (environ 13).
Une de ces tombes, la N°59, a retenu l’attention des archéologues, qui y ont retrouvé “les restes d’un homme de 35 à 40 ans avec une boucle en bronze en forme de lyre, un couteau, une hache de guerre” qui gisait près de son tibia. Après analyse, ce type d’arme était particulièrement populaire aux XIe et XIIe siècles.
Une autre tombe, la N°49, présente elle aussi un “intérêt exceptionnel”. S’y trouvent les restes d’un homme âgé de 25 à 30 ans cette fois, présentant à sa ceinture “une boucle en forme de lyre en bronze et des anneaux de séparation en fer”, un couteau, une hache de combat, du matériel équestre… et des balances pour peser les pièces.
© des archives de l’Académie des sciences de Russie
Cimetière de Gnezdilovo. Dégagement de la sépulture 49. Au fond de la fosse, une hache de guerre, des étriers, un mors et une serrure sont visibles aux pieds de la personne enterrée.
Des sépultures qui détonnent des autres
D’après le communiqué, cette sépulture détonne par sa taille, qui témoigne du niveau social élevé de l’individu qui s’y trouve et par la présence de matériel équestre, ce qui n’était pas courant dans les rites funéraires de l’époque.
© Institut des archives de l’Académie des sciences de Russie
D’après les indices récoltés, ces tombes « appartenaient à des personnes exerçant des fonctions fiscales, qui impliquait la pesée des pièces de monnaie collectées comme impôts”, selon le communiqué de l’Institut. En tout cas, ces fouilles permettent d’en apprendre davantage sur les rites funéraires de l’époque ainsi que sur son “organisation militaire” .
Source : LiveScience