Par
Julian Doubax
Publié le
15 août 2025 à 6h32
Depuis plusieurs années, le lac d’Espiet, situé dans l’Entre-deux-Mers à une trentaine de kilomètres de Bordeaux s’est transformé. Avant, le site était exploité par le premier cimentier mondial pour récupérer la pierre calcaire du sous-sol. Désormais, l’endroit est devenu une plage privée appelée Les Terres Blanches où les avis divergent. Sur les commentaires laissés par les visiteurs sur Internet, les notes oscillent entre le très bon et le médiocre. Lieu paradisiaque ou grosse désillusion ? Pour actu Bordeaux, je me suis rendu sur place pour me faire ma propre opinion.
Le prix, point de discorde
Pour accéder à cette plage privée en espérant se rafraîchir contre les fortes chaleurs, il faut sortir son portefeuille. Comptez 7,50 euros par personne pour l’entrée et 22,50 euros pour bénéficier de l’accès à un transat. Jusqu’à 10 ans, l’entrée est gratuite.
Des tarifs assez décriés sur les avis laissés. « C’est un poil trop cher », admet un couple venu de Bordeaux pour trouver un coin calme en ce début de semaine. « Pour une personne seule, je trouve le prix convenable mais dès qu’on est en famille avec des adolescents, ça grimpe vite », tempère Mathieu, habitué du site.
L’accueil se situe à l’entrée du site, devant le parking qui est grand et facile d’accès. (©actu Bordeaux / Julian Doubax)
De son côté, Fabienne Delair, gérante des lieux, justifie cette somme. « Je trouve le tarif raisonnable car on a des coûts de fonctionnement et un personnel à rémunérer. L’été, on a une dizaine de salariés. »
Autre point à ne pas négliger : la réservation se fait uniquement en ligne. Chose que j’ai failli oublier de faire mais heureusement le lac n’était pas complet ce jour-là. Une information pas parfaitement indiquée sur le site et qui a déjà fait des déçus d’après les commentaires postés.
« On a opté pour ce système pour faciliter l’expérience aux visiteurs. Que la plage ne soit pas trop encombrée et que la surveillance des maîtres-nageurs soit accrue », explique Fabienne Delair. La jauge maximale d’accueil avoisine donc les 250 visiteurs.
Le cadre idyllique
Une fois qu’on a réussi à valider son entrée, on accède à la fameuse plage avec un lac dont la couleur bleu azur correspond réellement aux photos postées sur Internet. Pas de mauvaise surprise là-dessus. « Le lieu est calme et reposant », estime Mathieu.
Je pose alors ma serviette sur l’un des rares coins à l’ombre. Un coup de crème solaire pour ne pas terminer la journée avec de multiples coups de soleil. Résultat peu concluant. Je me permets de faire quelques allers-retours dans l’eau qui avoisine les 30 degrés. Un espace de baignade est réservé aux enfants mais il se remplit rapidement. « On est vite serré », confie une mère de famille.
Pas de mauvaise surprise, la couleur de l’eau est bien celle annoncée. (©actu Bordeaux / Julian Doubax)
La zone est logiquement limitée car le site, étant une ancienne carrière, est très pendue. Il suffit de faire un pas en avant pour ne plus toucher le fond. Pour la plage, au bout de quelques heures, la foule arrive et l’espace se réduit. La jauge d’accueil s’impose concrètement pour ne pas se retrouver entassé.
Épinglée plusieurs fois dans les commentaires, la propreté du site était pointée du doigt par les visiteurs. De mon côté, hormis quelques mégots et bouts de plastique trouvés, la plage reste globalement propre. « Nous nettoyons le site le soir après la fermeture au public mais également le matin. Nous sommes très attentifs à ça », détaille Fabienne Delair.
Le restaurant
Pour se restaurer, deux options existent : un espace snacking à proximité de la place ou un restaurant dont la terrasse surplombe le lac. Point important, le pique-nique n’est pas autorisé sur le site. Les glacières sont inspectées minutieusement à l’entrée et peuvent être sources de conflit.
« J’ai déjà vu des familles agacées car elles n’avaient pas vu le règlement mais l’interdiction ne concerne pas que la plage. Certains veulent manger sur le parking mais se font réprimander », résume Mathieu qui fréquente ce lac privé depuis plusieurs étés.
J’opte alors pour le restaurant dont la vue est très appréciable. Au menu : des tapas, planches à partager et salades. Les prix oscillent entre 7,50 euros pour sept gyozas et 20 euros pour un poké au saumon gravlax. Petit haut-le-cœur en voyant que quatre nems au poulet coûtent… 8,50 euros.
Je prends le camembert rôti vendu 10 euros. Malgré les 39 degrés annoncés par le thermomètre, la passion pour le fromage n’a pas de limite. 25 minutes s’écoulent entre mon installation à table et l’arrivée du plat. Une assiette avec tout ce qui a de classique mais il manquait légèrement de pain pour se défaire de ce camembert qui reste industriel.
Le futur du site
Fabienne Delair reste « attentive » aux commentaires négatifs qui peuvent « aider à améliorer » le lieu même si certains sont parfois exagérés. « Mettre une étoile en disant que le sable était chaud… On n’a pas encore la clim sur la plage », ironise-t-elle.
Par contre, Les Terres Blanches proposent aussi des nuitées dans des cabanes et les avis ont servi. Pour la cabane deux chambres, il faut compter 95 euros la nuit et celle à trois chambres, 125 euros lors de la haute saison de mi-juin à mi-septembre.
« Les retours des visiteurs montraient que les logements étaient un peu vétustes donc on souhaite les rénover pour proposer une meilleure hôtellerie sur le site. » Un objectif que la gérante veut réaliser dès que possible.
L’avis de la rédaction
Après une après-midi passée aux Terres Blanches, mon impression est plus modérée que celle exprimée par plusieurs visiteurs mécontents. Le lac détonne par sa couleur et sa quiétude. Rare de trouver un coin pour se baigner sans trop de bruit l’été quand on sait que le littoral est pris d’assaut.
Par contre, ce calme a un prix mais forcément, quand on est une famille avec des adolescents, l’addition peut être lourde. Sachant que le pique-nique est interdit, il faudra automatiquement débourser de l’argent pour se restaurer.
Le site s’adresse donc à une certaine clientèle qui veut s’offrir une expérience reposante, loin de l’océan ou de la mer mais avec les contraintes d’un lieu privé où des règles sont établies.
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