« Si je l’avais appris 10 minutes plus tard, j’aurais déjà été à Barcelonnette. » La phrase d’Antoine Escoffier résume à elle seule le coup de théâtre qui a secoué l’Open de Pra Loup jeudi matin. Perdant malheureux mercredi, battu en demi-finale, le N.29 français s’apprêtait à quitter la station quand le téléphone a sonné : Adrien Gobat, son bourreau de la veille, est cloué au lit. Verdict médical : impossible de jouer.
Selon le règlement du CNGT, le lucky loser – demi-finaliste perdant – est repêché. Escoffier reprend donc la route… mais dans l’autre sens. Pas de quoi ravir l’autre finaliste, Maxime Janvier, qui aurait, de toute évidence, préféré être déclaré vainqueur par forfait.
Une finale dames interminable
Avant que les hommes n’entrent en piste, place aux dames et à une affiche savoureuse : Gaëlle Desperrier contre Mathilde Lollia, dans un air de revanche. Les deux joueuses se connaissent, s’observent, et dès 13h30, le duel démarre sur un rythme soutenu.
Le premier set, très serré, se joue au tie-break. Lollia s’impose, laissant Desperrier frustrée : « Le service ! Le service ! Le service ! », s’emporte-t-elle.
Le second set repart sur les mêmes bases. À 3-2 pour Lollia, cette dernière régale le public avec un passing parfait. Mais dans les coulisses, le juge-arbitre Olivier Sias lève les yeux au ciel : « Je sens que l’orage va arriver. »
Le ciel se fâche
Et il avait raison. Quelques minutes plus tard, le déluge s’abat sur Pra Loup. Un orage noyant le court central. Trente minutes d’attente… puis une heure… puis une heure et demie. La mairie doit même mobiliser des souffleurs pour tenter de sauver la finale.
Quand le jeu reprend, Mathilde Lollia garde son sang-froid et s’impose face à une double lauréate du tournoi (7-6, 6-7, 6-4). « C’est peut-être l’une des plus belles finales dames que j’ai vues ici, elles se sont accrochées », souffle Olivier Sias.
Escoffier rafle la mise
Place enfin à la finale masculine. On s’attendait à un duel serré… mais Antoine Escoffier, revigoré par sa seconde chance, ne laisse aucune ouverture. Il domine Maxime Janvier (4-6, 6-4, 7-6) et empoche le titre, ainsi que le chèque de 4 000 €. Cette fois, le pactole et le titre, c’est pour lui. Et à Pra Loup, c’est un jackpot qui ne tombe pas tous les jours du ciel.