Publié le
5 nov. 2024 à 7h00
Une alternative pour les inhumations, qui répondrait aussi à la problématique du manque de places au cimetière d’Avon (Seine-et-Marne)… Dans le cadre du futur Plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) du Pays de Fontainebleau, les élus d’Avon ont formulé une demande d’autorisation, afin de permettre l’utilisation d’une partie du bois des Carmes, pour la création d’une forêt cinéraire. Cet espace forestier accueillerait ainsi les cendres de personnes décédées, après crémation, et permettrait de les inhumer au pied des arbres.
Vers la création de la première forêt cinéraire d’Ile-de-France ?
« C’est un concept écologique qui permet d’enfouir des urnes biodégradables dans un lieu et de matérialiser leur emplacement avec de discrètes plaques ou pavés funéraires, détaille Anne-Sophie Guérin, adjointe à la maire d’Avon en charge de la Transition écologique. Il y a aussi un aspect économique avec un procédé moins coûteux qu’une inhumation classique. »
Très répandues en Allemagne, ce type de sépultures n’est pour l’heure pas encore très développé en France : on en compte seulement quelques projets dans l’Hexagone, notamment à Muttersholtz (Bas-Rhin) ou encore dans le village d’Arbas (Haute-Garonne), qui a d’ailleurs été suspendu par l’État, en 2019.
Le très strict droit funéraire
En 2022, Elsa Schalck, une sénatrice du Bas-Rhin avait interrogé le Gouvernement, évoquant « une évolution de société qu’appellent de leurs vœux de plus en plus de personnes : pouvoir faire de la forêt sa dernière demeure. » Mais en France, la réglementation bloque sur plusieurs points.
D’une part, une incompatibilité avec le droit funéraire – la dispersion des cendres en pleine nature est autorisée, mais l’opération doit être gratuite – et d’autre part, l’urne doit permettre de conserver les cendres, fermant la voie à des urnes biodégradables… La municipalité avonnaise espère avoir trouvé la parade…
« On pourrait contourner la difficulté »
« Ce sont les urnes biodégradables qui sont interdites, rappelle Marie-Charlotte Nouhaud, la maire d’Avon. Avec des urnes en bois imputrescible ou en pierre, on pourrait contourner la difficulté et proposer ce nouveau lieu de recueillement ».
Contacté, Thierry Mailles, le sous-préfet de Fontainebleau, indique pour l’heure ne pas avoir été saisi, mais précise que « la demande sera étudiée pour voir si le projet est bien conforme ». De son côté, la maire d’Avon espère pouvoir ouvrir « la première forêt cinéraire d’Île-de-France » dans sa forêt urbaine « et donc facilement accessible aux habitants. » La municipalité souhaite inaugurer la forêt cinéraire en mai 2025, lors du Printemps des cimetières.
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