Grâce à sa victoire historique sur le parquet du Real Madrid mardi (73-81), le Paris Basketball est en quarts de finale de l’Euroligue. Le club de la capitale ne cesse de repousser les limites de son potentiel.

L’appétit vient en mangeant et le Paris Basketball ne semble jamais rassasié. Accueilli comme une curiosité dont il ne fallait pas attendre des miracles pour sa première saison en Euroligue, le club de la capitale s’est hissé en quarts de finale de la plus grande compétition de basket au monde après la NBA. Il a décroché une victoire historique en match de barrages, mardi soir sur le parquet du Real Madrid (73-81), vice-champion d’Europe en titre.

Historique car, dans l’ère moderne de l’Euroligue (depuis 1996), le Real, club européen le plus titré de l’histoire (11 sacres), avait accueilli douze fois une équipe française, et seul Monaco en 2022 avait gagné. Historique aussi car, hormis Monaco, cela faisait plus de vingt ans qu’un club du championnat de France n’avait plus atteint ce stade de la compétition. «Je pense qu’on avait déjà marqué l’histoire, mais on l’a fait encore un peu plus ce soir», a savouré à juste titre Nadir Hifi, l’un des grands artisans de la victoire parisienne (15 points, 4 rebonds, 4 passes décisives).

Un bilan presque parfait chez les gros d’Euroligue

La suite, ce sera face au Fenerbahce, un autre mastodonte, quart de finaliste en 2023, quatrième en 2024 et dauphin de l’Olympiakos en saison régulière cette saison. Ce qui attend Paris, c’est une série au meilleur des cinq manches, avec les deux premières à Istanbul, dans une atmosphère qui s’annonce brûlante (22 et 24 avril).

Les joueurs de Tiago Splitter peuvent-ils encore déjouer les pronostics et accéder au Final Four ? Désormais, personne n’oserait dire le contraire. Paris, 8e de la saison régulière, affiche un excellent bilan à l’extérieur, ayant fait sa loi chez l’Olympiakos, le Panathinaïkos, Barcelone, Monaco et donc le Real Madrid. Une seule grosse équipe lui a résisté, et il s’agit… du Fenerbahce. Mais le contexte de cette défaite ne fait que renforcer les espoirs du vice-champion de France.

Le 25 mars dernier, les Parisiens comptaient cinq points d’avance à une minute de la fin. Ils ont été crucifiés (101-100) sur un tir lointain, au buzzer, de Nigel Hayes-Davis, ailier américain (30 ans, 2,03 m) redoutable à 3-pts et principale arme offensive du club turc. C’est toutefois une équipe portée sur la défense que va retrouver Paris, soit une opposition de style quand on connaît l’affection des Franciliens pour le jeu rapide et les tirs à 3-pts. Un domaine qu’adore aussi Fenerbahce, 2e équipe qui prend le plus de tirs à 3-pts et 4e meilleure adresse de l’Euroligue (37,9%).

Shorts-Hifi, le duo de puncheurs en attaque

Comme souvent, Paris s’appuiera sur sa star TJ Shorts qui, dans les colonnes de L’Équipe, s’est autoproclamé «meilleur meneur d’Europe». Le joueur de poche (25 ans, 1,75 m), candidat au titre de meilleur joueur d’Euroligue (18,8 pts et 7,5 passes de moyenne sur la saison), a su déverrouiller toutes les défenses qui s’opposaient à lui jusqu’ici. Le pétard ambulant Nadir Hifi (22 ans, 1,84 m), élu meilleur jeune joueur de la compétition mais parfois irrégulier, sera aussi un atout.

Malgré sa maigre expérience, le club vainqueur de l’Eurocoupe (la deuxième coupe d’Europe) en 2024 peut, à l’instar d’un club de football voisin, rêver plus grand. En cas de qualification pour le Final Four, prévu du 23 au 25 mai à Abu Dhabi (Émirats arabes unis), Paris retrouverait le Panathinaïkos ou l’Anadolu Efes en demi-finale. Monaco figure de l’autre côté du tableau, et doit d’abord franchir l’obstacle barcelonais en quarts.