Par&nbspUna Hajdari&nbsp&&nbspAP

Publié le
15/08/2025 – 7:01 UTC+2


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L’Union européenne a demandé à la Chine d’annuler les sanctions imposées à deux banques lituaniennes en représailles aux pénalités imposées par l’UE à des prêteurs chinois, en réponse à l’invasion russe de l’Ukraine.

Pékin a annoncé cette semaine des mesures à l’encontre d’Urbo Bank et de Mano Bank, bien que ces banques lituaniennes n’opèrent pas en Chine, ce qui confère à la décision de Pékin un caractère essentiellement symbolique.

Néanmoins, cette décision souligne le fossé qui se creuse entre Bruxelles et Pékin au sujet du soutien apporté par la Chine à la Russie dans sa guerre contre l’Ukraine.

Au siège de l’UE à Bruxelles, le porte-parole de la Commission européenne, Olof Gill, a défendu les sanctions prises par l’Union à l’encontre des banques chinoises.

La Chine « doit respecter les problèmes que nous avons identifiés », estime-t-il. « Nos sanctions sont la pièce maîtresse de nos efforts visant à minimiser l’efficacité de la machine de guerre russe ».

D’après Olof Gill, la Commission ne pense pas que les contre-mesures chinoises « aient une quelconque justification ou soient fondées sur des preuves », et demande par conséquent « à la Chine de les supprimer dès maintenant ».

Sanctions de l’UE contre la guerre en Ukraine

Le dernier train de sanctions de l’UE à l’encontre de la Russie, adopté en juillet et entré en vigueur le 9 août, ciblait entre autres la Heihe Rural Commercial Bank et la Heilongjiang Suifenhe Rural Commercial Bank. L’Union les accuse de fournir des services de crypto-actifs qui permettent à Moscou d’échapper aux restrictions.

Quant au gouvernement chinois, il a justifié ses mesures de représailles en déclarant que les sanctions de l’UE contre les entreprises chinoises avaient « un impact négatif sérieux sur les relations économiques et commerciales entre la Chine et l’UE et sur la coopération financière ».

Les banques concernées et le gouvernement lituanien ont déclaré que les sanctions n’étaient pas attendues mais qu’elles n’auraient probablement que peu d’impact pratique.

« Selon l’évaluation préliminaire, cette décision n’aura pas d’impact significatif sur le système financier du pays ou sur les activités des banques elles-mêmes, étant donné que les modèles d’entreprise des banques mentionnées se concentrent sur le marché local », a déclaré la Banque de Lituanie mercredi dans un communiqué.

« Puisque nous n’avons aucun partenariat commercial avec des personnes physiques ou morales chinoises, les sanctions n’auront aucun impact sur les activités de l’Urbo Bank et sur la mise en œuvre des règles prudentielles », affirme par ailleurs Marius Arlauskas, chef de l’administration d’Urbo Bank.

Pourquoi la Chine a-t-elle ciblé la Lituanie ?

Le pays balte attire l’attention de la Chine depuis des années.

Pékin a expulsé l’ambassadeur de Lituanie en 2021 en réponse à l’autorisation donnée à Taïwan d’ouvrir un bureau de liaison à Vilnius, la capitale lituanienne. La Chine considère Taïwan comme une province sécessionniste et interdit aux autres pays d’entretenir des liens officiels avec Taipei.

De son côté, Taïwan cherche depuis longtemps à établir des relations plus étroites avec les États baltes, citant leurs expériences passées sous un régime autoritaire et leur démocratie multipartite et libérale.

En 2024, la Lituanie a expulsé des diplomates chinois après qu’un navire chinois a été soupçonné lors d’une enquête sur la rupture de deux câbles de données sous-marins, dont l’un relie la Lituanie et la Suède, sous la mer Baltique.