Malgré la crise économique que traverse le pays, en Allemagne on ne badine avec les retards, même dans les services publics. Le patron de la puissante Deutsche Bahn (BD), la compagnie ferroviaire, Richard Lutz, fait les frais de quelques retards de trains.

Mais seulement, tenez-vous bien, les retards dont il s’agit seraient insignifiants outre cieux. En effet, comme l’écrit Le Figaro, « en Allemagne, moins de deux tiers des trains longue distance avaient moins de 15 minutes de retard début 2025. Une crise profonde dont la compagnie publique peine à sortir ». Oui, vous avez bien noté : “moins de 15 minutes de retard“.

Et au pays d’Adenauer, c’est une raison suffisante pour perdre son poste. Ainsi, le gouvernement du chancelier Merz a annoncé, jeudi 14 août, le limogeage de Richard Lutz, lequel était «… sous des critiques notamment en raison du manque de ponctualité des trains outre-Rhin », selon des sources proches de l’entreprise citées par le journal français.

« Nous sommes convenus de mettre fin prématurément au contrat du patron des chemins de fer », a annoncé le ministre allemand des Transports, Patrick Schnieder, lors d’une conférence de presse à Berlin. Il a qualifié la situation de la BD de “dramatique“, compte tenu du “manque de satisfaction des usagers en termes de ponctualité et de rentabilité“. Ponctualité, le mot est prononcé.

À la tête des chemins de fer allemands depuis 2017, le contrat de Richard Lutz, 61 ans, courait jusqu’en 2027.

À noter que la Deutsche Bahn est détenue à 100% par l’État fédéral, mais elle subit « la vétusté de ses infrastructures, et une dette qu’elle a réduite cet été grâce à la vente de sa filiale logistique rentable Schenker », rappelle le quotidien français. « Trains bondés, en retard ou supprimés et tronçons en maintenance sont devenus la norme pour les voyageurs. Au premier semestre 2025, seuls 63,4% des trains longue distance ont eu moins de 15 minutes de retard, légèrement mieux qu’il y a un an mais pas encore au seuil espéré de 65%. Ce taux était à 79% en 2016, avant l’arrivée de Richard Lutz ».

Justement, pour résoudre une partie de ses problèmes, l’entreprise vient de bénéficier de près de 107 milliards d’euros d’aides publiques (votées jusqu’en 2029), dont plus de 20 milliards cette année.