Dans son arrêté du 1er août, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) soutient les juges italiens opposés au rapatriement de migrants, à partir des centres de rétention de Shëngjin et de Gjadër, en Albanie, dans des pays d’origine, considérés comme sûrs par le gouvernement de Giorgia Meloni. Cette décision, qui suscite une forte controverse, rend pratiquement inutilisables ces centres. En tout cas jusqu’à l’entrée en vigueur de la nouvelle procédure européenne d’asile prévue en juin 2026.
Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
La Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) souligne que le renvoi de migrants transférés en Albanie, dans leur pays d’origine, « doit pouvoir faire l’objet d’un contrôle juridictionnel ». Autrement dit, le dernier mot revient aux magistrats italiens.
Et elle précise que « sur la dernière liste des pays d’origine sûrs », établie par Rome, « figurent toujours des États qui ne remplissent pas tous les critères de protection de la population ». Le gouvernement de Giorgia Meloni a réagi via un communiqué dans lequel il exprime sa « surprise » et reproche à la justice européenne de « revendiquer des compétences politiques qui ne lui appartiennent pas ».
Matteo Salvini, vice-Premier ministre et chef de la Ligue anti-migrants, n’a pas résisté à en remettre une couche. « La décision de la Cour européenne est scandaleuse. C’est la énième démonstration d’une Europe qui ne fonctionne pas ».
En revanche, Elly Schlein, leader de la principale force d’opposition, le Parti démocrate, s’est félicité de cette décision importante : « Ce gouvernement a fait des choix illégaux. Les centres en Albanie qui violaient les droits des demandeurs d’asile ne fonctionneront pas ! » Rappelons que le coût total pour ces centres de rétention atteint près d’un milliard d’euros.
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