Le fronton Michel-ugheto vibrera, samedi à partir de 21 heures, au rythme d’une rencontre pas comme les autres: Guéthary et Bidart, deux villages basques voisins et éternels rivaux, s’affronteront pour le titre national de grand chistera, discipline reine de la pelote basque. Un spectacle rare à savourer sur la Côte d’Azur.
« Ce sont des ennemis dans le bon sens du terme. Chacun veut être le meilleur de France, et ils ne lâcheront pas un point », prévient Ronald Gamet, président de Cannes Pelote Basque.
Cette finale promet donc un duel intense, rythmé par des échanges spectaculaires…
Trois joueurs par camp, premier à 40 points vainqueur, aucune possibilité de remplacement en cas de blessure: la pression sera maximale. Et avec des pelotes pouvant atteindre les 300km/h, le public devrait en prendre plein les yeux.
Cannes, terre de pelote
Si cette finale se joue si loin de l’Atlantique, c’est parce que Cannes est l’un des rares endroits en France à posséder les infrastructures adaptées au grand chistera. Le fronton Michel-Ugheto, situé avenue André-Capron, répond aux dimensions imposantes de la discipline et offre un cadre apprécié des joueurs comme des spectateurs.
La Fédération française de pelote basque a choisi Cannes « pour ses installations et pour l’ambiance », souligne le président. Dans les tribunes, 250 places sont disponibles, tandis que le restaurant attenant – complet pour l’occasion avec 170 couverts – contribue à l’atmosphère joyeuse des soirées estivales. « On attend autant de Cannois que de touristes et de passionnés de pelote basque. »
Une tradition depuis les années 1950
L’histoire de la pelote basque à Cannes ne date pas d’hier: dans les années 1950, le basque Michel Ugheto fonde le club local. Le fronton qui porte son nom est érigé en 1957. Très vite, le grand chistera s’impose comme la spécialité de la maison, au point de hisser plusieurs fois Cannes à un haut niveau de la discipline.
Aujourd’hui, le club compte encore cinq à six joueurs capables de rivaliser en championnat. Mais la courte saison de compétition – de mi-juin à mi-septembre – limite ses performances face aux équipes basques, qui jouent toute l’année.
Exigeant et spectaculaire
Le grand chistera est réputé pour sa difficulté technique et son intensité. « Il faut cinq ans d’entraînement pour atteindre un bon niveau », explique Ronald Gamet. C’est pourquoi le club peine à recruter de jeunes joueurs locaux. Les initiations existent, mais se font surtout à la paleta, plus accessible.
Sur le terrain, la discipline impressionne: un long gant d’osier courbé, des gestes précis et puissants, des trajectoires fulgurantes. « C’est élégant, puissant, et le public adore! »