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Rédaction Actu

Publié le

15 août 2025 à 17h02

Neuf pharmacies sur dix seront fermées ce samedi 16 août 2025, a anticipé un syndicat professionnel à l’origine de ce jour de mobilisation.

« 92 % des pharmacies françaises prévoient de fermer ce samedi 16 août », affirme l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (Uspo).

« Dans un grand nombre de territoires, 100 % des pharmacies seront fermées », ajoute l’Uspo, en s’appuyant sur un sondage réalisé du 12 au 13 août auquel ont répondu 4 500 pharmacies d’officine, dont 58 % non adhérentes à l’Uspo. Précisons qu’entre les intentions et la grève réelle, la réalité pourra être légèrement différente sur le terrain. Mais cela ne change rien à la colère, elle, bien ancrée.

Pourquoi les pharmacies font grève ce samedi 16 août ?

Sous le slogan « fermer un jour pour ne pas fermer pour toujours », cette action fait suite à la décision du gouvernement de réduire le plafond des remises sur les génériques, mesure actée par un arrêté publié le 6 août au Journal officiel. 

À compter du 1ᵉʳ septembre, les remises seront plafonnées à 30 % maximum du prix du générique, contre 40 % actuellement. D’autres baisses successives sont programmées pour atteindre 20 % en 2027.

Les remises consenties par les laboratoires constituent un élément de la rémunération des pharmaciens, représentant un tiers de leur marge.

Déclarées à l’Assurance maladie, elles permettent aussi à l’État d’identifier les industriels ayant consenti des rabais, afin de leur imposer ensuite des baisses de prix et ainsi réduire les dépenses de santé.

La « mort garantie » des petites pharmacies

L’Uspo demande « la suspension immédiate de cet arrêté, qui menace gravement la survie de milliers d’officines de proximité ».

Les pharmaciens alertent sur un risque d’aggravation des pénuries de médicaments, les laboratoires étant incités à se tourner vers des marchés étrangers plus rémunérateurs pour les génériques.

« C’est la mort garantie des pharmacies qui sont fragiles », tandis que « les grosses pharmacies pourront résister dans un premier temps en licenciant du personnel », a déclaré à l’AFP Patrick Raymond, président de l’Uspo des Bouches-du-Rhône.

On détruit le maillage au profit d’un cadeau fait à l’industrie pharmaceutique. Les génériqueurs vont vendre les médicaments sur les marchés qui paient mieux, voilà ce qui va se passer.

Patrick Raymond
Président de l’Uspo des Bouches-du-Rhône

Un mouvement de grève plus important encore en septembre ?

Cette journée de fermeture placée entre un jour férié et un dimanche ne fait toutefois pas l’unanimité : la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF), premier syndicat majoritaire, ne s’est pas associée à cet appel, estimant que nombre d’officines avaient de toute façon déjà prévu de fermer à cette date.

En revanche, l’intersyndicale (Uspo, FSPF, UNPF, Federgy, UDGPO) qui cherche à rallier l’opinion publique à sa cause, prévoit une fermeture des pharmacies le 18 septembre puis « tous les samedis à compter du 27 septembre ».

Avec AFP.

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