Les pays d’Afrique, d’Amerique latine et de la Caraïbe accueillent la majorité des 24.000 Cubains, spécialistes de la santé et membres des brigades médicales, qui travaillent à l’étranger. Les responsables des pays qui maintiennent ce programme ainsi que leurs proches ne peuvent plus se rendre aux Etats-Unis.
Mercredi 13 août 2025, Bruno Rodriguez, ministre des affaires étrangères de Cuba a exprimé sa colère sur les réseaux sociaux contre « la politique d’agression des États-Unis. »
Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio vient de confirmer que Washington révoquera les visas de plusieurs hauts fonctionnaires du gouvernement cubain, ainsi que ceux des élus et les membres de leurs familles venant des pays africains, du Brésil et de l’île de la Grenade.
Ces pays ont tous signé des accords de coopération avec Cuba pour obtenir les services des spécialistes de santé.
Le chef de la diplomatie cubaine a déclaré que malgré les sanctions américaines, les programmes médicaux dans des tiers pays seront maintenus.
Secretario Estado #EEUU amenaza con restricciones visas vs gobiernos que cuentan con programas legítimos de cooperación médica con #Cuba. Demuestra imposición y agresión con la fuerza como nueva doctrina de política exterior de ese gobierno.
Cuba continuará prestando servicios. pic.twitter.com/OxyldLQsHm
— Bruno Rodríguez P (@BrunoRguezP) August 13, 2025
Dans la Caraïbe, les médecins cubains sont vitaux au bon fonctionnement des services de santé de plusieurs pays.
À la Grenade, les médecins cubains travaillent dans les hôpitaux et centres médicaux depuis des décennies.
Si les médecins cubains n’étaient pas ici, en particulier des spécialistes, notre système de santé s’effondrerait.
Dickon Mitchell, premier ministre de la Grenade
Le gouvernement de la Grenade affirme avoir été transparent avec les États-Unis au sujet du programme.
Le ministre des Affaires étrangères de la Grenade et son homologue au département des finances ont déjà déclaré qu’ils préfèrent renoncer à leurs visas américains.
Le ministre des Finances, Dennis Cornwall, diplômé d’une université cubaine, estime qu’il a « une obligation morale » de soutenir la contribution des médecins et les infirmières cubaines qui travaillent dans le système de santé de la Grenade.
Si cela signifie que le gouvernement des États-Unis doit nous retirer nos visas parce que nous soutenons l’initiative cubaine, qu’il en soit ainsi.
Dennis Cornwall, ministre des finances de la Grenade
Lors de sa contribution à la mi-mars au débat du budget de 2025, le ministre des Affaires étrangères, Joseph Andall, également diplômé de Cuba, a déclaré que la Grenade a une obligation légale, morale et éthique de se tenir aux côtés du peuple cubain.
Sainte-Lucie, Saint-Vincent et les Grenadines et la Jamaïque sont d’autres pays caribéens qui accueillent le personnel médical cubain dans leurs hôpitaux.
Pour l’instant les responsables de ces pays n’ont pas été concernés par les mesures des Etats-Unis.
Washington demande que les pays d’accueil rémunèrent directement le personnel cubain. Auparavant, ces pays versaient les salaires des médecins à l’État cubain qui, par la suite, rémunérait son personnel soignant.
Les Américains dénonçaient ce système. Depuis, certains pays ont commencé à virer les salaires directement aux médecins et aux infirmiers cubains afin d’éviter d’être sanctionnés.
Pendant la pandémie, des pays européens comme l’Italie ont accueilli les médecins et les infirmières de Cuba.
arrivée de la délégation de médecins cubains en Martinique (26 juin 2020).
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©Claude Gratien
Une brigade médicale cubaine a également atterri à la Martinique à cette période.