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Rédaction de Toulouse

Publié le

15 août 2025 à 20h02

Un dîner, huis clos d’une irrésistible prise d’otages pétrie d’humour noir et de rires jaunes. Un premier long virtuose qui en dit long, encore une fois, sur l’Amérique contemporaine. Voici notre critique sur Last Stop : Yuma County, le dernier film de Francis Galluppi. À voir !

Éclat de rire… jaune

Sous l’écrasante chaleur de l’Arizona, au beau milieu de nulle part, sur une route perdue, un dîner vous attend, tout à la fois restaurant, motel et station essence. C’est là que s’arrête, d’urgence, un vendeur de couteaux, en panne sèche. Problème, les citernes sont vides et Charlotte, la serveuse, lui annonce qu’elle est en attente du ravitaillement. Elle lui sert un café.

Des nouvelles sont parvenues par radio indiquant qu’un hold-up a eu lieu non loin de là. Deux braqueurs se sont emparés de 700 000 dollars et se sont enfuis à bord d’une voiture verte. Le paisible dîner accueille alors deux pieds nickelés aussi différents l’un que l’autre.

Autant l’un semble être la tête de cette équipée, autant l’autre, plutôt bas du plafond, paraît prédisposé à toutes les gaffes possibles. Les regards que jettent le vendeur de couteaux à la voiture et le conciliabule qui s’ensuit avec Charlotte sont repérés par les braqueurs.

Le dîner se transforme en fusillade

Découverts, ils sortent leurs armes et intiment aux deux malheureux de ne rien dire jusqu’à l’arrivée de la citerne, car, bien sûr, eux aussi sont à sec. Cette dernière tardant à arriver, le dîner se remplit petit à petit. Ainsi débarquent un couple entré dans l’âge, un autre couple beaucoup plus jeune, mais un peu allumé, un chef indien, etc.

Tout est en apparence calme jusqu’à ce qu’un pistolet sorte et que le premier coup de feu explose. Ce sera une vraie fusillade, car, en fait, tous ces braves gens sont… redoutablement armés.

Un hommage à de grands réalisateurs

Pour son premier opus, le réalisateur rend hommage à Tarantino, aux frères Coen, à Wes Craven aussi. On est toujours l’enfant de quelqu’un. Comment le lui reprocher, d’autant que son film est diaboliquement monté, suscitant l’angoisse, le suspense et un humour totalement fracassant. La reconstitution des années 70 est exemplaire.

Des « gueules » à l’écran

Évitant le star-system, Francis Galluppi s’est entouré d’acteurs de grands talents, ayant ce que l’on appelle gentiment des « gueules ». Certes Jim Cummings en vendeur de couteaux format gendre idéal se transformant en tueur en série est à hurler de rire, de même que Jocelin Donahue en Charlotte tétanisée par la situation, mais il faudrait tous les citer, y compris le chef décorateur qui a fait de ce dîner un huis clos asphyxiant, image même d’une certaine Amérique surarmée et, quasiment personnage essentiel de ce film à voir absolument.

Jim Cummings – Une étoile montante

Diplômé du prestigieux Emerson College de Boston, le natif de La Nouvelle-Orléans débute sa carrière cinématographique en réalisant un court-métrage en 2009, il a alors 23 ans. L’année suivante, le toujours jeune Jim Cummings passe au format long. Puis, il se dirige vers la carrière d’acteur, tout en poursuivant celle de réalisateur. Il va bien finir par s’imposer d’une manière ou d’une autre, car il a de sacrés talents !

La bande-annonce à voir ici :

Robert Pénavayre

Infos pratiques :
Last Stop : Yuma County
Réalisateur : Francis Galluppi
Avec : Jim Cummings, Jocelin Donahue…
Durée : 1h30
Genre : thriller

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