Cet été, des jardiniers du Service des espaces verts de Nantes nous font découvrir leurs arbres préférés. Aujourd’hui, le choix de Gwenaëlle Blaison, responsable de l’équipe des jardiniers du parc de Procé.

C’est quoi cet arbre ?

C’est un arbre aux fruits comestibles, totalement méconnu aujourd’hui. « Ses fruits, en forme de petite poire, on les mange blets, un peu comme les nèfles », nous explique Gwenaëlle Blaison, la responsable de l’équipe des jardiniers du parc de Procé. Ce qui veut dire qu’ils sont un peu macérés, voire même un peu alcoolisés. En clair, une petite razzia de cormier et on peut vite être « un peu pompette ».

« Un fruit de glanage, ajoute-t-elle, car la corme ne se conserve pas. » Voilà deux cents ans, on le trouvait à peu près dans toutes les parcelles agricoles. Le terme de cormier est d’ailleurs associé à de nombreuses communes. Non seulement ses fruits étaient consommés, mais son bois, très résistant, « servait aussi bien à la confection de roues de moulin qu’à la création de boules de fort ». Un arbre couteau suisse.

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Pourquoi elle l’aime ?

C’est le petit préféré de Gwenaëlle Blaison. « Ce n’est pourtant ni le plus beau, ni le plus majestueux », dit-elle. Si elle craque pour lui, c’est pour son côté modeste, car sa floraison n’est pas exceptionnelle. On ne dirait pas, à le voir comme ça, mais ce cormier produit encore généreusement des fruits, résiste « plutôt bien à la chaleur », même si le gaillard atteint un âge plus que respectable, 250 ans sous la toise du temps. Ce qui en fait peut-être l’un des dix plus vieux arbres de Nantes, même s’il est très loin derrière l’ancêtre, un châtaignier de 1 200 ans, dans le parc de l’Héronnière !