L’Union des syndicats des pharmaciens d’officine appellent ses sympathisants à fermer leur établissement ce samedi 16 août. Les pharmaciens dénoncent une réduction des remises accordées par les laboratoires sur les médicaments génériques. 80 à 90 % des pharmacies franciliennes resteront fermées.
Les pharmaciens sont en colère et veulent le faire savoir. Ce samedi 16 août, l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine appellent ses sympathisants à fermer leur établissement, en plein week-end du 15 août.
La raison de leur colère ? Un décret du gouvernement, publié au Journal officiel le 6 août. Il prévoit une baisse des remises accordées par les laboratoires aux pharmaciens sur les médicaments génériques. Actuellement de l’ordre de 40 % sur le prix hors-taxe, ces remises seront réduites à 30 % à partir du 1er septembre et des baisses successives sont prévues à 20% en 2027.
Or, ce sont grâce à ces remises que les pharmaciens gagnent de l’argent. « Sur un médicament à 5000 euros par exemple, on ne touche par exemple que 96 euros. Quand je délivre des petits capteurs pour un diabétique, je ne touche rien dessus. Il y a plein de délivrances sur lesquelles on ne gagne presque rien« , explique Delphine Chadoutaud, présidente de l’URPS Pharmaciens d’Île-de-France « Il faut bien qu’on est un levier de croissance par ailleurs, et aujourd’hui ce sont les médicaments génériques. »
Des fermetures de pharmacies en Ile-de-France ?
Avec la baisse des remises, les pharmaciens devront acheter plus cher ces génériques tout en les vendant au même prix. Il y aura une perte de revenu. « J’ai une préparatrice qui va partir à la retraite, elle ne sera pas remplacée. Nous n’en aurons pas les moyens », affirme Delphine Chadoutaud, installée en Essonne.
Des pharmacies pourraient aussi fermer leurs portes « parce qu’elles ne seront pas en capacité économiquement de rester ouvertes« , prévient Béatrice Clairaz, présidente du syndicat des pharmaciens d’officine des Hauts-de-Seine. « Le gouvernement est en train d’organiser le désert pharmaceutique alors qu’on avait un maillage extraordinaire », poursuit la professionnelle, installée à Châtenay-Malabry.
Les pharmaciens espèrent sensibiliser l’opinion publique et faire revenir le gouvernent sur sa décision. Une nouvelle journée de mobilisation est d’ores et déjà prévue en septembre.