Le vice-président du Bundestag allemand, Omid Nouripour, évoque une adhésion de la Suisse à l’Union européenne, dans le contexte du conflit douanier avec les Etats-Unis. Le représentant des Verts s’est ainsi exprimé auprès de l’agence de presse allemande (DPA): «Le gouvernement fédéral devrait maintenant proposer à la Suisse d’approfondir rapidement la coopération, jusqu’à une turbo-adhésion de la Suisse à l’UE».
M.Nouripour a ajouté: «Si, sous le signe des temps nouveaux, nos amis suisses souhaitent se rapprocher davantage de l’Union européenne, l’Allemagne devrait soutenir activement cette démarche». «Pendant des siècles, les Suisses ont cultivé une tradition de stricte neutralité», a déclaré M.Nouripour, «mais le récent conflit douanier avec Donald Trump montre douloureusement à quel point les petits Etats sont vulnérables lorsqu’ils sont livrés à eux-mêmes. Politiquement neutre, économiquement global – ce n’est plus possible dans la nouvelle ère», pas dans un monde où les règles établies sont de plus en plus menacées par la loi du plus fort.
«La Suisse a beau être riche, elle n’en est pas moins livrée au jeu arbitraire des grands. Dans ce contexte, l’UE n’est peut-être pas le meilleur choix du point de vue suisse, mais elle est de loin le plus fiable.» La Suisse serait sans aucun doute un atout pour l’UE, mais l’UE a aussi beaucoup à offrir à la Confédération en ces temps de nécessaire cohésion.
Sociaux-démocrates ouverts
Avant lui, Markus Töns, porte-parole du groupe parlementaire social-démocrate au Bundestag pour les questions européennes, s’était déjà montré ouvert à l’idée d’accueillir la Suisse en tant que 28e membre de l’Union européenne. «Si la Suisse fait une demande d’adhésion à l’UE, elle sera la bienvenue», a déclaré M.Töns au Spiegel.
Le président américain Donald Trump a imposé un droit de douane de 39% sur les importations en provenance de Suisse, en vigueur depuis le 7 août. Pour la plupart des produits issus de l’Union européenne, le taux est fixé à 15%. En réaction à ces droits de douane américains, une coopération plus étroite avec l’Union européenne a été demandée en Suisse. Toutefois, une adhésion à l’UE n’est pas envisagée. C’est plutôt le paquet d’accords avec l’UE qui est au centre des débats.