Des traces de sang sur les murs, des billes de peinture sur le sol et deux personnes blessées témoignent de la violence de l’agression, qui a eu lieu dans la nuit de jeudi à ce vendredi, vers 1 heure du matin, dans une maison de la rue de Vitry, à Montreuil (Seine-Saint-Denis). Une propriété où habitent une dizaine d’hommes.
Selon une des deux victimes, qui ont été hospitalisées après avoir été frappées, six personnes encagoulées sont entrées par effraction dans l’habitation. Armées de crosses, de battes de base-ball, de flash-balls ou encore de couteaux, elles ont passé à tabac l’un des habitants et ont poursuivi d’autres locataires jusqu’à l’étage.
« Les assaillants nous ont dit que c’était la police », témoigne l’un des locataires, en levant son tee-shirt pour dévoiler une marque de bille de peinture.
Lors de l’attaque, les agresseurs avaient plusieurs armes, dont des flash-balls. LP/Sofia Goudjil
L’attaque aurait duré une trentaine de minutes selon les témoins. Présentant une plaie à la tête, l’une des victimes a été hospitalisée à Saint-Mandé, après s’être enfuie en direction du Val-de-Marne. La seconde, rencontrée par Le Parisien ce vendredi après-midi, avait le visage tuméfié et grimaçait de douleur lors de ses déplacements. Elle est ressortie de l’hôpital de Montreuil, où elle avait été admise en urgence relative, avec quatre agrafes sur le crâne et un genou enflé.
Plusieurs locataires auraient cessé de payer le loyer
« L’enquête a été confiée au commissariat de Montreuil pour violences avec arme en réunion », indique le parquet de Bobigny, en précisant qu’aucune interpellation n’avait eu lieu ce vendredi après-midi.
Le genoux gonflé de l’une des victimes de l’attaque de Montreuil dans la nuit du 14 au 15 août. LP/Sofia Goudjil
Une enquête qui permettra de préciser les circonstances de cette intrusion violente, dont un différend locatif pourrait être à l’origine. « En l’état, il est question d’un conflit entre propriétaire et locataires », précise le parquet.
Selon l’une des victimes, plusieurs locataires auraient cessé de payer le loyer il y a cinq mois, en mettant en cause la légitimité du bailleur. Un élément que nous n’avons pas pu vérifier, ce vendredi. En tout cas, la cessation des paiements aurait mené à de fortes tensions entre les deux parties.