Et si le sol lunaire était réellement propice à la vie ?
Dans le cadre d’une récente étude, des chercheurs chinois ont
affirmé avoir mis au point une technologie permettant d’extraire de
l’eau du sol lunaire, puis utiliser cette dernière afin de
convertir le dioxyde de carbone en oxygène et en
hydrogène.
Des tests pratiqués sur du régolithe lunaire
D’ici 2030, la Chine ambitionne d’envoyer des humains sur la
Lune et d’y bâtir une station permanente. Si la construction
lunaire représente un énorme défi, le pays pense à utiliser
les ressources déjà présentes sur le satellite de la
Terre. L’idée est de fabriquer des briques à partir du
sol lunaire et limiter le transport de matériaux depuis la
Terre, réduisant ainsi les coûts. Toutefois, ce même sol pourrait
aider les humains d’une autre manière en ce qui concerne leur
installation.
Pilotée par l’Université de Nanjing (Chine) et publiée dans la
revue Joule le 16 juillet 2025, une
publication décrit une nouvelle technologie potentiellement
révolutionnaire. Selon les scientifiques, il est question
d’une innovation révélant la « magie du sol lunaire ». En
théorie, celle-ci pourrait ouvrir la voie vers de nouvelles
possibilités pour l’exploration de l’espace lointain.
Des tests ont déjà été pratiqués sur des échantillons de
régolithe lunaire rapportés par la sonde Chang’e 5. Selon les
chercheurs, les résultats laissent penser que cette technologie
pourrait résoudre un certain nombre de problèmes
que les stratégies actuelles ignorent.
Ma sonde chinoise Chang’e 5.
Crédits : 中国新闻社 / WikipediaUne technique impliquant le CO2 expiré par les astronautes
Les auteurs de l’étude avancent que leur technologie donnerait
les moyens de réduire l’acheminement de certaines
ressources naturelles sur la Lune, notamment l’eau.
Cependant, le projet consiste à extraire de l’eau du régolithe (en
cassant leurs liaisons chimiques), une ressource à réutiliser dans
le but de convertir – à l’aide d’une méthode
photothermique – le dioxyde de carbone
expiré par les astronautes en oxygène et en hydrogène. De
plus, l’hydrogène pourrait se combiner au monoxyde de carbone afin
de générer des hydrocarbures (carburants) et éventuellement, du
plastique.
Afin d’obtenir de l’oxygène et de l’hydrogène, plusieurs
éléments sont cruciaux, à savoir deux intrants et un
catalyseur. Les intrants sont l’eau, présente en petite
quantité dans le régolithe lunaire et le dioxyde de carbone à
récolter après lors de leur expiration par les astronautes. Vient
ensuite le catalyseur, à savoir un des minéraux les plus
abondants dans le régolithe lunaire : l’ilménite. Selon
les chercheurs, ce minéral serait le plus adapté à la technologie
mise au point.
Enfin, rappelons que les stratégies déjà existantes visant à
extraire de l’eau de la surface de la Lune impliquent
diverses étapes rendant le processus très
énergivore. De plus, ces idées ne prennent pas en compte
la quantité nécessaire de dioxyde de carbone, si bien que la
respiration des astronautes pourrait ne pas suffire. Aussi, les
importantes fluctuations de température, les radiations et la
faible gravité caractérisant l’environnement de la Lune devraient
rendre les tentatives d’extraction d’eau encore plus
difficiles.