Parcs et jardins ouverts la nuit, brumisateurs et pataugeoires remis en marche malgré la sécheresse, horaires de la collecte de déchets décalés… Rennes est une nouvelle fois parée à la vague de chaleur, qui déferle sur toute la Bretagne en ce week-end du 15 août. Le mercure devrait monter jusqu’à 34 degrés ce samedi et dimanche sur la ville. Mais tous les quartiers ne sont pas logés à la même enseigne.

C’est ce que montre le Rennes urban network (RUN). Ce réseau, né en 2003, est aujourd’hui composé d’une centaine de capteurs répartis un peu partout dans la ville et sa métropole. Placé sous l’égide d’une équipe de chercheurs du CNRS*, rattachés à l’Université Rennes 2, il permet de suivre en temps réel les températures aux quatre coins du territoire. Les données sont visibles de tous grâce à ce site internet (cliquez ici pour suivre le lien), hébergé par le CNRS.

Intensité moyenne de l’îlot de chaleur à Rennes en juillet 2019. Des données parues dans l’étude du laboratoire LETG « Fréquence et intensité des îlots de chaleur à rennes : bilan de 16 années d’observations (2004-2019) ».Intensité moyenne de l’îlot de chaleur à Rennes en juillet 2019. Des données parues dans l’étude du laboratoire LETG « Fréquence et intensité des îlots de chaleur à rennes : bilan de 16 années d’observations (2004-2019) ». (LETG Rennes, Université Rennes 2/CNRS)Des quartiers moins bien lotis que d’autres

L’outil a été conçu pour mesurer un phénomène que le grand public à découvert ces dernières années avec l’intensification des canicules : l’îlot de chaleur urbain. Il décrit comment la chaleur accumulée la journée par le béton des villes est restituée pendant la nuit, limitant la baisse des températures. D’où des différences importantes avec la campagne environnante, naturellement « climatisée » par la végétation une fois le soleil couché. Ainsi en juillet 2022, à Rennes, on a enregistré jusqu’à 9 degrés d’écart entre le centre et son arrière-pays ! Un record.

En journée, cet écart de température est bien moins important. Mais il existe tout de même des différences, y compris dans la ville. Par exemple, lors du pic de chaleur du 30 juin dernier, au plus fort de la journée, à 18 h, il faisait 38,4 degrés dans le quartier Francisco Ferrer. C’était alors le point le plus chaud de la ville. À l’inverse, l’endroit le plus « frais » était… le parc Oberthur, avec 34,4 degrés. De quoi suffoquer un peu moins…

*Laboratoire LETG pour « Littoral – Environnement – Télédétection – Géomatique »