Première journée, premier match, et premier exploit. Respectivement 2es et 12es de Ligue 1 l’année passée, l’OM et le Stade Rennais s’affrontaient en lever de rideau de cette nouvelle saison ce vendredi. Une rencontre excitante à bien des égards, mais que personne n’avait su tourner à son avantage jusqu’à ce que Ludovic Blas renverse totalement la table dans le temps additionnel, là où personne ne l’avait vu venir (1-0). Il y a quelques jours, Habib Beye disait pourtant de ses joueurs qu’ils étaient prêts à regarder l’OM «droit dans les yeux.»
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Il n’avait pas vraiment menti, puisque son équipe a fait mieux que rivaliser avec celle de Roberto De Zerbi. Disons qu’elle lui a mené la vie dure jusqu’à l’expulsion du jeune Abdelhamid Aït-Boudlal (19 ans), titulaire pour la première fois de sa carrière en Ligue 1 et coupable d’une vilaine semelle sur Murillo. Mais avant cette expulsion, les Rennais avaient bien malmené leurs adversaires, à défaut de trouver le chemin des filets. En première période, ils avaient sans cesse été mis en échec par Rulli, décisif devant Meïté (16e) et Al-Taamari (17e, 43e).
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Blas refroidit les Marseillais
Les Marseillais, eux, avaient plus ronronné que mordu lors des 45 premières minutes, à l’image d’Amine Gouiri et Joanthan Rowe. Et quand Mason Greenwood déstabilisait la défense bretonne par ses changements de rythme, l’Anglais pêchait dans le dernier geste. Leur plus grosse occasion – la seule – était à mettre au crédit d’Adrien Rabiot, qui voyait sa tentative fracasser le poteau de Samba (45+6e). Ce dernier pouvait une nouvelle fois rendre grâce à son montant au retour des vestiaires. Cette fois, c’était le Panaméen Murillo qui manquait de réussite (59e). Les Rennais tentaient, eux, de piquer en contre, mais à plus d’une reprise, Egan-Riley disait « non ». Titulaire au poste de latéral droit suite à la suspension de Medina, l’Anglais s’est affirmé comme la belle surprise de ce match, pour ne pas dire le meilleur Marseillais, aux côtés Rulli.
Car l’Argentin a encore été déterminant au retour des vestiaires, et évité que l’addition soit salée. Il s’interposait devant Al-Taamari (61e), auteur d’un match énorme mais sans réussite, avant de s’incliner pour la seule fois du match dans le temps additionnel. L’ex-Marseillais Quentin Merlin trouvait Blas dans la profondeur suite au mauvais alignement de la défense phocéenne. Ce dernier se présentait alors face au champion du monde et avait tout le loisir de l’ajuster (90+1e), au plus grand bonheur du Roazhon Park, éruptif. C’est une victoire au caractère et peut-être fondatrice que sont allés chercher les hommes d’Habib Beye, exemplaires ce soir.
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– L’homme du match : Quentin Merlin (7) : pour son premier match officiel sous les couleurs rennaises, Quentin Merlin retrouvait sur son couloir gauche Mason Greenwood, son ancien coéquipier à l’OM la saison dernière. Malgré quelques fulgurances de l’ailier anglais, Merlin a parfaitement tenu face à l’ancien joueur de Manchester United. Après l’entrée en jeu de Weah, les deux pistons n’ont cessé de se chauffer sur leurs couloirs respectifs. Merlin a même obtenu un coup franc à la 72e minute, après avoir remporté son duel face à l’Américain. Globalement, il aura réalisé un bon match, tant sur l’aspect défensif que sur l’aspect offensif, à l’image de sa passe décisive pour Blas sur le gong.
Stade Rennais
– Samba (6) : le gardien français n’a pas eu grand-chose à se mettre sous la dent en début de match, jusqu’à cette frappe de Mason Greenwood, à la 38e minute, sur laquelle il a dû plonger sur sa droite… mais le tir était finalement hors-cadre. Sur un centre très haut du latéral droit marseillais, l’international français a capté le ballon dans les airs à la 48e minute, maintenant le score à 0-0 à la mi-temps. Sur une frappe lointaine d’Adrien Rabiot, Brice Samba était battu, mais le ballon est venu s’écraser sur le poteau gauche du portier. Pour la deuxième fois du match, Samba était largement battu, cette fois sur une tête de Murillo, mais celle-ci est également venue heurter le poteau gauche de l’ancien Lensois. Le gardien français a réussi à garder sa cage inviolée.
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– Merlin (7) : voir ci-dessus
– Jacquet (7) : positionné à gauche dans la défense de Rennes, Jérémy Jacquet s’est montré solide tout au long de la première période. Il a participé au jeu avec plusieurs passes entre les lignes pour trouver son capitaine du soir, Valentin Rongier. Sérieux défensivement et très à l’aise dans les duels grâce à son grand gabarit (1m88), il a parfaitement géré les offensifs olympiens et ni Gouiri, ni Aubameyang n’ont réussi à le prendre de vitesse. L’état d’esprit de la défense rennaise a été remarquable : en infériorité numérique, Jacquet a été à la hauteur des attentes, tout comme son coéquipier Rouault.
– Aït Boudlal (non noté) : assez discret en début de match, malgré quelques bonnes interventions défensives, le Marocain s’est distingué pour une bien mauvaise raison. À la 31e minute, il commet une énorme faute sur Murillo, arrivant très en retard sur le Marseillais. Le contact est violent et la cheville d’Amir Murillo se tord sous l’impact, laissant le joueur au sol, grimaçant de douleur. Après intervention de la VAR, l’arbitre n’hésite pas : carton rouge pour le Rennais de 19 ans. Une expulsion logique et méritée, qui laisse son équipe en infériorité numérique pour plus d’une heure de jeu. Sans conséquence.
– Rouault (6,5) : titulaire à droite dans la défense à trois, l’ancien joueur de Stuttgart a, à plusieurs reprises, combiné avec Frankowski lors du premier quart d’heure, participant activement à la relance rennaise. Sur un duel engagé avec Adrien Rabiot, Rouault a subi une grosse faute de l’international français, qui a d’ailleurs écopé du premier carton jaune du match. Solide dans les duels, appliqué dans ses interventions et précis dans ses transmissions, Anthony Rouault s’est montré très rassurant tout au long de la rencontre. À l’image de ses compères en défense centrale, Jacquet et Wooh, il a contribué à maintenir la sérénité du bloc défensif.
– Frankowski (5) : fraîchement arrivé en provenance de Galatasaray, le Polonais occupait le couloir droit, en tant que piston, dans un rôle assez libre. Il s’est rendu disponible pour ses coéquipiers lors de phases de constructions, et s’est projeté sur son couloir droit lors des phases offensives. L’ancien du RC Lens a longuement collé sa ligne en première période, mais a aussi participé au jeu à l’intérieur afin d’apporter le surnombre au milieu de terrain. En fin de match, le Polonais a été remplacé par Nagida à la 85e minute. Il aura réalisé une bonne rencontre pour sa première avec Rennes.
– Rongier (6) : c’était un match à part pour le Français de 30 ans, l’ancien nantais portait le brassard de capitaine pour son premier match avec le maillot du Stade Rennais et affrontait ses anciens coéquipiers marseillais. Rongier était le milieu le plus bas dans l’entrejeu, situé juste au-dessus de la défense à trois. Comme à son habitude, le natif de Macon a été très généreux, multipliant les efforts défensifs, venant compenser les projections de Quentin Merlin sur le flanc gauche. Celui qui a joué 196 matchs avec Marseille s’offre une victoire contre son ancien club. Un match sérieux.
– Rieder (4,5) : de retour de prêt après une pige en Bundesliga, à Stuttgart, Fabian Rieder complétait le milieu à trois avec Fofana et Rongier. Le milieu suisse, plutôt gaucher, n’a pas réussi à casser les lignes défensives adverses et, comme la plupart de ses coéquipiers, a passé une grande partie du match à défendre. Très peu en vue tout au long de la rencontre, Rieder est remplacé par Mahdi Camara à la 64e minute. Trop discret pour peser sur le jeu, le Suisse n’aura pas brillé ce soir. Avec son profil plus offensif, Camara a apporté sa qualité technique et sa présence dans le jeu, permettant à Rennes de se montrer beaucoup plus dangereux et de multiplier les actions offensives après son entrée.
– Fofana (6,5) : titulaire indiscutable à Rennes depuis son retour d’Arabie saoudite en janvier dernier, Seko Fofana était positionné à droite au milieu de terrain. Leader technique habituel du Stade Rennais, l’Ivoirien s’est beaucoup projeté en seconde mi-temps. Il a notamment réalisé une superbe ouverture pour Al Tamari, qui n’a pas réussi à concrétiser l’action rennaise. Très important pour calmer le jeu et poser le pied sur le cuir, Seko Fofana a eu du mal à garder le ballon tant le pressing de l’OM a été constant. Plusieurs fois, le milieu de terrain s’est retrouvé au poste de numéro 9, aux côtés d’Al Tamari, mais sa vitesse de pointe, assez fragile, n’aura pas permis à Rennes de prendre l’avantage en seconde période. Le numéro 8 rennais a été remplacé par Ludovic Blas à la 85e minute, dans le but de conserver un peu plus le ballon. Blas ouvrait finalement le score en toute fin de match sur une sublime passe de Merlin.
– Meïté (non noté) : préféré à Ludovic Blas en attaque malgré son très jeune âge (17 ans), Mohamed Kader Meïté a multiplié les appels en profondeur en début de première période, cherchant constamment à prendre la défense adverse dans le dos. Mais il a souvent été pris au piège du hors-jeu, se retrouvant en position illicite à plusieurs reprises. À la 16e minute, il bute sur Rulli lors d’un face-à-face, mais l’action est une nouvelle fois signalée hors-jeu par l’arbitre de touche. Manque de réussite pour le jeune attaquant rennais, contraint de céder sa place à Christopher Wooh (6) dès la 37e minute. Habib Beye n’a pas eu d’autre choix que de revoir totalement son système tactique après le carton rouge du défenseur marocain. Christopher Wooh aura été très solide défensivement, à l’image du Stade Rennais.
– Al Tamari (6,5) : positionné dans une attaque à deux avec Meïté en début de match, le Jordanien s’est rapidement retrouvé seul en pointe après la sortie précoce de son compère. Le joueur de 28 ans a été averti par l’arbitre à la 37e minute, devenant ainsi le premier Rennais à écoper d’un carton jaune. À la 47e minute, sur une très belle passe en profondeur de Seko Fofana, Al Tamari se retrouve en un contre un avec Balerdi. L’attaquant parvient à frapper, mais malheureusement pour Rennes, sa tentative ne met pas en danger le gardien adverse. Plus tard, à la 61e minute, sur une contre-attaque bien menée, le numéro 11 rennais parvient à pénétrer dans la surface marseillaise, mais par manque de lucidité, il ne parvient pas à donner suffisamment de puissance à sa frappe. Malgré ces occasions manquées, le Jordanien a montré une très grande activité et une bonne capacité à se projeter vers l’avant. Ovationné par le Roazhon Park, il a été remplacé par Salah à la 85e minute.
Olympique de Marseille
– Rulli (6,5) : désormais considéré comme l’un des meilleurs gardiens du championnat de France après une première saison étincelante, l’ancien portier de l’Ajax a une nouvelle fois montré toute sa solidité en terres rennaises. Vigilant dans ses premières sorties et rassurant face au pressing haut du SRFC, il s’est d’abord montré décisif face à Meïté et Al-Tamari (16e, 17e). Inspiré pour couper les prises de profondeur rennaises, il a ensuite profité de la supériorité numérique des siens pour retrouver une tranquillité certaine. Encore impérial face à Al-Tamari et Rongier (42e), il sauvait une nouvelle fois l’OM après la pause sur une frappe d’Al-Tamari (61e). Un nouveau match XXL avant de craquer face à Blas sur le gong (90+1e). Frustrant.
– Murillo (6) : préféré à Garcia pour débuter ce premier match de la saison 2025-2026, le Panaméen aux 85 sélections n’aura pas souvent évolué dans le couloir gauche. Intégré au milieu marseillais pour apporter le surnombre, le numéro 62 olympien a montré une très belle activité, provoquant par ailleurs l’expulsion du jeune Aït-Boudlal. Souvent porté vers l’avant, il était tout proche de délivrer les siens sur un centre de Weah mais sa tête trouvait le poteau de Samba (58e). Remplacé par Garcia (78e), averti quelques minutes après son entrée en jeu (81e).
– Balerdi (5,5) : capitaine de l’OM pour la première sortie officielle des siens, l’Argentin a fait preuve d’une très belle autorité au cours du premier acte. Vigilant dans son placement, l’ancien défenseur du Borussia Dortmund n’a pas hésité non plus à donner de la voix pour piloter sa défense. Replacé axe gauche après l’entrée de Weah, il a poursuivi son entreprise face à un Al-Tamari souvent esseulé. Tranchant, le Marseillais, également présent dans la surface rennaise et auteur du premier tir cadré olympien (66e), a livré un bon match avant de laisser Blas en jeu sur le seul but de cette rencontre.
– Kondogbia (5,5) : en l’absence de Medina (suspendu), l’autre recrue marseillaise dans l’axe de la défense, le Centrafricain retrouvait une position d’axial. Un rôle que Kondo a parfaitement géré. Solide dans le duel face à Meïté et Al-Tamari en début de rencontre, il a ensuite bénéficié de la supériorité numérique de l’OM pour se concentrer sur ses premières relances. Remplacé par Weah (5) à la pause. Arrivé de la Juve, le nouvel olympien a rapidement montré ses qualités dans un rôle de piston droit. Complice avec Greenwood, il délivrait un centre parfait pour Murillo, tout proche d’ouvrir le score. Au fil des minutes, Weah aura toutefois légèrement baissé de rythme.
– Egan-Riley (6,5) : aligné sur le côté droit de la défense olympienne pour le premier match de la saison, le nouveau renfort de l’OM a livré une prestation plus qu’encourageante. S’il n’a pas forcément été très actif sur le plan offensif, il a constamment rassuré les siens aux abords de sa propre surface. Replacé dans l’axe de la défense en seconde période, il a encore brillé. Serein, juste dans ses interventions et jamais inquiété, il n’aura pas manqué ses débuts, à l’image de cette dernière intervention précieuse (89e). Il ne pouvait toutefois pas éviter le but de Blas, parti dans le dos de Balerdi en fin de match. Une rencontre pleine de promesses pour la suite des événements.
– Gomes (4) : arrivé en provenance du LOSC cet été, le jeune milieu de terrain anglais débutait dans un rôle de double pivot aux côtés d’Höjbjerg. Réputé pour sa justesse technique et sa grinta, il a globalement peiné face au bloc rennais. Pas toujours en réussite, il a perdu quelques ballons faciles (8 en première période), sans montrer de réelles intentions dans ses transmissions. Des imprécisions encore visibles en seconde période et un impact globalement trop insuffisant malgré cette frappe non cadrée en fin de match (80e). Remplacé par Bakola (86e).
– Höjbjerg (4,5) : taulier de l’OM la saison dernière, le Danois débutait une nouvelle fois cette saison dans la peau d’un titulaire. Au Roazhon Park, PEH a encore montré son importance sur le plan défensif (5 duels remportés, 8 ballons récupérés) mais n’a pas eu l’impact escompté balle au pied. Coupable d’une première mauvaise relance (4e), il a peiné dans l’orientation du jeu. Tout proche de profiter de la sortie ratée de Samba juste avant la pause (39e), il a finalement livré un match cohérent mais sans éclat.
– Rabiot (5) : il est l’un des piliers de cet OM version RDZ et il l’a encore montré. Aligné dans un rôle de numéro 10, l’ancien Parisien a brillé par son volume de jeu. Disponible pour ses partenaires entre les lignes et auteur de quelques transmissions bien senties, il était toutefois averti d’un carton jaune pour une semelle (26e). Souvent trouvé en première période, il était tout proche d’ouvrir le score mais sa superbe frappe rasante du pied gauche trouvait le poteau de Samba (45+5e). Davantage porté vers l’avant au retour des vestiaires, il n’aura toutefois pas permis aux siens de débloquer la situation. Pire encore, Rennes empochait les 3 points sur le fil.
– Greenwood (5) : auteur d’une préparation estivale plus que réussie, le leader d’attaque de l’OM a livré une rencontre mitigée. Actif, à l’instar de ce premier rush solitaire et de cette frappe non cadrée (13e), l’ex-joueur de Manchester United a souvent tenté mais a globalement manqué de réussite (2 duels remportés sur 8 en première période). Auteur de deux nouvelles tentatives imprécises (38e, 41e), il a surtout été très bien pris par un Merlin vigilant. Malgré une volonté de bien faire, le numéro 10 de l’OM n’a jamais trouvé la faille face à des Rennais valeureux.
– Gouiri (3) : facteur X de l’OM en fin de saison dernière, l’ancien buteur du Stade Rennais retrouvait le Roazhon Park. Malheuresement pour lui, sa première mi-temps ne restera pas dans les annales du football. Très discret, excepté cette déviation sur un centre de Rabiot (9e), Gouiri n’aura jamais réellement existé au cours des 45 premières minutes. Toujours aussi timide après la pause, l’ancien Niçois ne parvenait pas à se mettre en valeur. Un match décevant dans l’ensemble. Remplacé par Vaz (86e).
– Rowe (3) : annoncé sur le départ au cours des derniers jours, l’Anglais de 22 ans n’a pas forcément marqué beaucoup de points du côté de Rennes. Titularisé sur le côté gauche de l’attaque olympienne, le numéro 17 a, certes, tenté, mais a globalement tout raté (0 frappe cadrée sur 3 tentatives). Trop peu impactant, il était finalement rappelé par RDZ. Remplacé par Pierre-Emerick Aubameyang (62e), qui n’a pas su faire la différence mais a montré de très belles valeurs collectives, à l’image de ce superbe retour défensif (77e). Insuffisant toutefois pour éviter la première défaite de l’OM cette saison.
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Pub. le 15/08/2025 22:56
– MAJ le 16/08/2025 12:48