Par
Lisa Rodrigues
Publié le
16 août 2025 à 7h32
Le mouvement est national et devrait être suivi. Samedi 16 août, les pharmacies sont invitées à baisser le rideau pour protester contre un nouvel arrêté gouvernemental, qui doit entrer en vigueur au 1er septembre, plafonnant les remises commerciales des laboratoires aux pharmacies sur les médicaments génériques.
En Isère, des communes vont voir l’ensemble de leurs officines fermées ce samedi, bien qu’aucun chiffre ne soit avancé par les organisations syndicales et représentatives de la profession. « C’est assez compliqué car ce n’est pas un mouvement de grève en soi. Il est partie du terrain, explique David Thierry, co-président isérois et régional de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Les pharmacies se sont quand même pris une énorme gifle du gouvernement ! »
« On va devoir se séparer d’un salarié »
Si les pharmaciens sont aussi en colère, c’est que l’arrêté touche à la rentabilité de leur pharmacie.
Pour encourager la distribution de génériques, moins chers que les médicaments sous brevet, les remises consenties par les laboratoires aux officines peuvent aujourd’hui atteindre 40 % du prix fabricant hors taxes. Or, le nouvel arrêté fixe les plafonds des remises commerciales à 30 % pour les médicaments génériques et prévoit des baisses successives à 20 % en 2027. Les prix de ces médicaments vont donc être plus chers pour les pharmaciens.
« On se dit qu’à terme, on va devoir se séparer d’un salarié, qui est malheureusement l’une des seules variables d’ajustement quand la rentabilité n’est pas là », déplore David Thierry. Et qui dit moins de salariés derrière le comptoir dit plus d’attente pour les patients. Quand les médicaments ne sont pas en rupture de stock…
Une grève prévue à la rentrée
Selon les calculs des syndicats, cet arrêté entraînerait une perte de 40 000 euros en moyenne par pharmacie et mettrait en danger 146 000 emplois. Et pourrait même se terminer avec la fermeture de 6 000 officines en France, alors que les missions des pharmaciens sont aujourd’hui plus variées.
On a un métier qui évolue, et on est heureux de faire. On nous a demandé de faire des vaccins, des tests, des ordonnances… On est des acteurs de proximité! Aujourd’hui, on a juste le sentiment d’être maltraités par le gouvernement.
David Thierry
Co-président Isère et AURA de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France
Samedi 16 août, plusieurs pharmacies vont donc fermer en guise de protestation, comme à Claix, au sud de Grenoble, ou dans le secteur de Pont-de-Chéruy.
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Les syndicats de la profession appellent, eux, à une grève le 18 septembre qui devrait être suivie d’une opération « rideau fermé » tous les samedis dès la fin septembre.
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