Il est 10 heures ce jeudi d’août sur les plages marseillaises. Au Prado, le soleil grimpe et les premiers estivants s’installent face à une mer d’huile. Sur sa chaise haute, débardeur jaune sur les épaules, Ève surveille les baigneurs. Étudiante en master de gestion de l’environnement, la jeune femme de 22 ans passe son deuxième été comme maître-nageur sauveteur. « Avant, je bossais en restauration. Là, je suis payée pour sauver des vies, en équipe », sourit-elle.
Grâce à une formation gratuite au brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique (BNSSA) et au diplôme de secourisme, financée à 100 % par la Ville, Ève a franchi le pas. Lancée l’an dernier, l’initiative prend en charge les 1 800 euros nécessaires par stagiaire. Cette année, 40 jeunes en bénéficient.
« On manquait de sauveteurs, certaines piscines fermaient par manque de personnel »
« Former la jeunesse à travailler pour sa ville, il n’y a rien de plus concret, surtout quand il s’agit de sauver des vies sur nos plages », souligne Hedi Ramdane, adjoint à la jeunesse, conquis par l’initiative du maire Benoît Payan.
Ève s’est décidée en voyant l’affiche municipale. « C’est une vraie opportunité qui nous fait économiser, nous ouvre des voies et nous fait avancer. » Une aubaine qui répond aussi à un besoin urgent : « On manquait de sauveteurs. Certaines piscines fermaient par manque de personnel. Aujourd’hui, on prépare l’avenir », témoigne Hedi Ramdane.
Dans une ville où le trafic de drogue sévit, l’élu voit dans ce dispositif un moyen d’ouvrir d’autres portes et horizons aux jeunes. Il espère en former une soixantaine en 2026. « Ils auraient pu traîner ou accepter n’importe quel petit boulot. Là, ils acquièrent une expérience, un cadre, et sauvent des vies ! »