En miroir à Pères et Fils de Tourgueniev, le romancier Adam Haslett reprend l’inépuisable thème des relations de famille. Dans De mères en fils, fille et père ne jouent qu’un rôle mineur, à peine des figurants du drame qui se joue. On est sur la côte est des Etats-Unis, au début du XXIe siècle. Toute l’histoire est racontée du point de vue de Peter, le fils du titre. A 40 ans, avocat à New York, il est spécialisé dans les demandes d’asile. Un travail harassant, des responsabilités pesantes et le côtoiement quotidien de la misère du monde: tout son temps est consacré à cette mission. Pas d’amis, pas de vie sociale, à peine s’il accorde quelques nuits à un garçon, une relation sans attachement, tenue à distance.

Un burn-out inévitable le ramène chez sa mère, un retour qu’il différait depuis longtemps. Dans le Vermont, dans un cadre idyllique, Ann dirige une maison où des femmes en difficulté peuvent trouver asile et écoute. Elle a nommé ce havre «Viriditas», un nom emprunté à Hildegarde von Bingen, force vitale de la nature et des êtres.