« Les Européens et leurs exigences autour de la table »

« Nous avons déclenché à Paris un processus positif. Les Américains, les Européens et les Ukrainiens adhèrent au même objectif : conclure une paix solide le plus rapidement possible qui garantisse les droits essentiels de l’Ukraine », assure l’Élysée en se félicitant « d’échanges de qualité » dans un format inédit, et de voir « les Européens autour de la table en portant leurs exigences ». Andriy Yermak, le bras droit du président ukrainien Volodymyr Zelensky, et des représentants de l’Allemagne et du Royaume-Uni participaient aux discussions à Paris.

Une nouvelle réunion sous le même format se tiendra la semaine prochaine à Londres mais les pays européens resteront à l’écart des négociations directes entre les États-Unis et la Russie. « Il faudra que les Américains retournent vers les Russes », reconnaît l’Élysée. « Les États-Unis sont prêts à discuter des garanties de sécurité. Ils apprécient le travail franco-britannique ».

« Trump prêt à un rapport de force avec Poutine »

« Vladimir Poutine a dit à Steve Witkoff qu’il voulait une paix durable. Il faut le prendre au mot. Donald Trump est prêt à jouer sur des incitations, des pressions et un rapport de force », souligne l’entourage d’Emmanuel Macron.

« Les Américains éprouvent le besoin d’ajuster leurs violons avec les pays européens. Il y a une volonté de réintroduire les Européens dans le jeu », explique Jean de Gliniasty, directeur de recherches à l’IRIS (Institut des relations internationales et stratégiques) et ancien ambassadeur de France à Moscou.

Les États-Unis ont besoin des pays européens pour obtenir de la Russie un arrêt des combats en mer Noire. « Les Russes ont posé comme conditions une levée des sanctions sur les céréales russes. Ce sont les Européens qui ont la main sur la réintégration partielle des banques russes dans le système Swift de facilitation des échanges bancaires », souligne Jean de Gliniasty.

Malgré un signe de bonne volonté à Paris, les États-Unis ont de nouveau joint leur voix à celle de la Russie jeudi pour voter contre une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU condamnant l’agression russe contre l’Ukraine.

« La priorité de Donald Trump, c’est le retour des États-Unis sur le marché russe, notamment sur le marché gazier avec l’idée de gérer en commun le gazoduc Nordstream 2 », rappelle Jean de Gliniasty.