À la recherche d’une petite excursion pour prolonger vos vacances, ou d’une idée de week-end à se garder sous le coude ? Alors restez par-là : on a décidé de partir au bord du Rhin, en s’aventurant dans les contrées allemandes. Direction Cologne et Düsseldorf, pour découvrir la région de la Ruhr, et ces deux villes dans lesquelles on peut vite se sentir comme à la maison. On vous raconte.
En se baladant sur le site de la Deutsche Bahn, surprise : des tickets depuis Offenburg sont en vente pour une vingtaine d’euros, pour atteindre directement Cologne en un peu moins de trois heures. Le tout en plein été, et en dernière minute. Évidemment, on n’a pas résisté, tout en réservant au passage un petit détour par la voisine Düsseldorf !
© Domaine public / Photo d’illustration
Direction le bassin Rhin-Ruhr, région connue pour son industrie et sa technologie de pointe, qui regorge aussi de surprises et d’histoires. En témoigne notre première destination, quatrième ville d’Allemagne en termes de population, pôle automobile, médiatique et star du milieu chimique, célèbre pour son carnaval : Cologne.
Mais aussi, vieille dame âgée de 2000 ans, dont les racines médiévales ne sont pas sans nous rappeler Strasbourg. On vous montre.
© Marie Goehner-David / Pokaa
Cologne, la valse des siècles
Étape 1 : tout commence avec Jules César (si, si !)
En sortant de la gare, tout en apercevant les pointes de la cathédrale gothique qui fait la célébrité de la ville, on a comme un air de déjà-vu, ou plutôt de déjà-vécu : on se retrouve sur une vieille rue pavée, à côté de laquelle les allées tortueuses de Strasbourg font pâle figure.
© Marie Goehner-David / Pokaa
Après avoir évité au moins trois entorses, on apprend qu’il s’agit de la Römische Hafenstrasse, un tronçon de rue reconstituant une voie romaine, époque dont la ville porte encore de nombreux trésors, remparts et mosaïques. En effet, c’est Jules César lui-même qui a fondé et occupé ce territoire il y a plus de 2000 ans !
Pour en savoir plus, direction le musée Romain-Germanique (collections installées temporairement à la Belgisches Haus), en passant ensuite par le musée Ludwig – un immanquable pour les amateurs/rices d’art contemporain, niché juste à côté de la cathédrale.
1. Musée Romain Germanique. © Raimond Spekking – Wikimedia Commons / Photo d’illustration ; 2. à 4. Musée Ludwig. © Marie Goehner-David / Pokaa
Étape 2 : comme un air de Môman
L’architecture gothique, la taille de la construction, la quantité de détails et la pierre noircie par l’ère industrielle nous laissent sans voix. Après tout, on est face à la troisième plus haute église du monde, du haut de ses 157 mètres.
Mais surtout, il y a comme un petit air de famille : et pour cause, la Domkirche de son vrai nom est largement inspirée par la cathédrale de Strasbourg, consacrée après la guerre de 1870 par les prussiens comme emblème du style gothique germanique.
© Marie Goehner-David / Pokaa
© Marie Goehner-David / Pokaa
Dans la volonté de faire rayonner ce style allemand, la cathédrale de Cologne s’en imprègne et se veut, en plus d’un chef-d’œuvre architectural, être le ciment de la nation allemande, rien que ça. En attendant, on se régale de la beauté de l’édifice, qui a certes ses deux tours, mais pas de rosace : on ne peut pas tout avoir !
© Marie Goehner-David / Pokaa
© Marie Goehner-David / Pokaa
Étape 3 : se balader entre les rues et les siècles
On se balade ensuite dans les rues commerçantes, comme la Schildergasse. On découvre la ville moderne et une enfilade de ponts – qui sont au nombre de 7. Eh oui, qui dit ville traversée par le Rhin dit prouesses architecturales et constructions imposantes, comme le célèbre pont Hohenzollern !
© Marie Goehner-David / Pokaa
Cologne, c’est par essence la cohabitation de plein de siècles d’histoire, jusqu’à nos jours. On s’en rend compte en atterrissant à nouveau dans la vieille ville. On tombe sur une imposante tour. Musée ? Bâtiment de culte ? Mémorial ? Eh non, il s’agit de la Rathaus, soit l’un des plus vieux hôtels de ville allemands, avec son architecture âgée de bientôt 900 ans. Pas mal pour un bâtiment administratif.
© Marie Goehner-David / Pokaa
Étape 4 : la fameuse Eau de Cologne, un coup de pschitt pschitt et on continue
Avant de prendre le train jusqu’à Düsseldorf, il faut parler de la fameuse Eau de Cologne, qui vient… De Cologne, avant de devenir le terme générique qu’on utilise aujourd’hui. Star de la ville, le flacon bleuté se trouve partout.
Il s’agit, à la base, d’un parfum créé en 1709 par Jean Marie Farina, issue d’un mélange d’huiles essentielles légères : thym, romarin, lavande, cannelle, bergamote, citron et autres essences sont touillées ensemble pour obtenir ce qui s’appelait au départ « l’eau admirable », aux vertus thérapeutiques (et surtout, très, très chère).
Bâtiment historique de la « Kölnisch Wasser » (Eau de Cologne). © Marie Goehner-David / Pokaa
© Marie Goehner-David / Pokaa
Bref : il est l’heure de s’enfiler un schnitzel (escalope panée) dans l’un des nombreux restaurants traditionnels qui sont installés dans la vieille ville, avant de prendre le train pour 19 petites minutes, direction notre prochaine destination.
© Marie Goehner-David / Pokaa
Düsseldorf la vibrante
On décide de passer la deuxième partie de notre week-end chez la voisine de Cologne, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça bouge. Ville créative, artistique et festive, la ville est le berceau de nombreux/ses artistes – de Kraftwerk au peintre Paul Klee, en passant par le poète Heinrich Heine. Inspirante, vivante : Düsseldorf, nous voilà !
© Marie Goehner-David / Pokaa
© Marie Goehner-David / Pokaa
Étape 5 : la vieille ville, passage vibrant et obligatoire
À peine les pieds mis dans l’Altstadt (la vieille ville), on se laisse emporter par l’ambiance locale. Au milieu des architectures médiévales se succèdent des enfilades de bars, pour siroter par exemple une petite Altbier, célèbre bière locale, histoire de faire une petite pause avant de poursuivre.
© Marie Goehner-David / Pokaa
Le Maître Saucisse ! © Marie Goehner-David / Pokaa
Étape 6 : sillonner les grandes avenues
Direction la Königsallee, dite la plus belle avenue de la ville, aux côtés de la Heinrich-Heine-Allee. De quoi faire du shopping au Schadow-Arkaden, ou découvrir des institutions culturelles telles que la Kunsthalle ou le Kunstsammlung Nord-Westphalen, puis faire un détour par le quartier japonais, ses boutiques adorables et sa street food alléchante.
1. Königsallee ; 2. Heinrich-Heine-Allee ; 3. et 4. Schadow-Arkaden ; 5. KNW ; 6. Kunsthalle. © Marie Goehner-David / Pokaa
Vitrine du quartier Japonais. © Marie Goehner-David / Pokaa
Étape 7 : vous prendriez bien un peu de hauteur ?
Armé(e)s de notre Käsebrot (traditionnel sandwich au fromage allemand pour reprendre des forces, à l’instar de nos malicettes alsaciennes), on longe le Rhin jusqu’au quartier Medienhafen. À ne pas manquer : les bâtiments contemporains signés Frank Gehry, et surtout, la Rheinturm.
© Marie Goehner-David / Pokaa
Si pour admirer le coucher de soleil, Môman constitue chez nous un spot idéal, à Düsseldorf, l’expérience se fait au sommet d’un immense ascenseur à 168 mètres de hauteur (sur les 240 au total de la tour). Deux salles, deux ambiances.
D’ailleurs, on s’en rend pas compte, mais la tour… tourne. À vrai dire, elle fait un tour complet sur son axe en une heure ! On en profite pour se caler en hauteur avec un spritz, et admirer le soleil qui se couche sur le Rhin, sans que les mots ne nous suffisent.
© Marie Goehner-David / Pokaa
© Marie Goehner-David / Pokaa
© Marie Goehner-David / Pokaa
Étape 8 : finir la soirée sur les bords du Rhin
On savoure notre dernière soirée en longeant le Rhin dans une ambiance des plus bucoliques. Bordé par des parcs et de la verdure, on y retrouve des yogis déterminé(e)s ou des groupes posés, bibine à la main, refaisant le monde – paysage et ambiance qui nous évoquent vaguement le Jardin des Deux-Rives et sa passerelle.
L’occasion de profiter des bars au bord de l’eau, et de contempler une dernière fois l’architecture imposante de la ville qui se découpe sur l’horizon, avant de retourner à nos bretzels.
© Marie Goehner-David / Pokaa
© Marie Goehner-David / Pokaa
© Marie Goehner-David / Pokaa