Dans cette soirée renversante à Bercy, l’histoire retiendra que l’équipe de France de basket a attendu l’hommage rendu aux huit joueurs à plus de 200 sélections, entre les troisième et quatrième quart-temps, pour se réveiller et renverser l’Espagne (78-73). « C’est un très bel hommage qui a été rendu à Nico et Nando et aux joueurs qui ont eu plus de 200 sélections, saluait le sélectionneur Frédéric Fauthoux en conférence d’après-match. Je ne m’en suis pas servi à la mi-temps, mais je m’en servirai un jour. »

Toujours invaincu, Fauthoux a quand même dû lever la voix à la pause pour sortir ses joueurs de leur torpeur après une première mi-temps assez catastrophique, symbolisé par un nombre incalculable de fautes concédées et un score peu flatteur (28-44 à la pause). « On a vu une excellente intensité jeudi (contre l’Espagne à Badalone), et on a vu ce soir (samedi) que si on ne met pas cette énergie on devient une équipe vulnérable », analyse quant à lui Mam Jaiteh.

Bercy en feu, Francisco, Strazel et Hoard aussi

Il fallait donc réagir. Si les Bleus ont posé les premières pierres de leur remontée lors du troisième quart-temps (30-20), ce n’est que dans les dix dernières minutes que la partie s’est réellement enflammée, avec un sévère 20-9 à la clé. L’ambiance enflammée de Bercy, que l’équipe de France retrouvait un an après sa médaille d’argent aux JO 2024, a bien aidé.

« « On est à Paris, et à Paris on sait comment c’est, sourit Sylvain Francisco, enflammeur en chef de la double-confrontation contre la Roja. On ne peut pas perdre à Paris en fait. L’ambiance était là au début et on se devait de finir avec. » »

Une fois le cercle vertueux enclenché, impossible de l’arrêter : Jaiteh au dunk, Strazel à trois points, Francisco par sa folle activité et Hoard avec un contre monumental, tous ont contribué à leur façon à faire dégoupiller une Roja pourtant en maîtrise pendant la première moitié du match. « J’aime bien le groupe, le caractère qu’on a, enchaîne Francisco. On a un fort caractère, et ça se voit directement dans la cohésion de l’équipe, qui est énorme. Et c’est le plus important, en fait. »

Fauthoux annoncera sa liste des 12 dimanche, Poirier forfait

Grâce à ce scénario improbable, Frédéric Fauthoux récolte le beurre et l’argent du beurre. Le successeur de Vincent Collet, qui a également reçu un hommage pendant la soirée, demeure invaincu sur le banc des Bleus, et a pu voir ce que valait sa jeune équipe dans l’adversité. « Je pense que notre seconde mi-temps est la plus réussie de la préparation, c’était intéressant de nous voir dans le dur et de voir comment on allait réagir. Plus on va jouer de matchs plus on va progresser, c’est l’histoire des équipes jeunes. »

Jeune, cette équipe le sera encore plus avec le forfait officiel de Vincent Poirier pour l’EuroBasket qui débute dans dix jours. « C’est forcément un gros coup dur. » Pas de quoi retarder l’annonce des 12 joueurs qui seront retenus pour disputer le tournoi. « On ne peut pas jouer avec les nerfs des joueurs indéfiniment, explique Fauthoux. On prendra une décision dimanche parce qu’il faut respecter les joueurs. » Sylvain Francisco a fait ce qu’il pouvait pour que son nom soit retenu et refuse de se laisser ronger par le stress d’ici là. « C’est quelque chose que tu ne peux pas contrôler, philosophe-t-il. Quoi qu’il arrive, tu dois passer à autre chose. Je n’aimerais pas être à la place du coach, parce que c’est vraiment chiant. »