Le Festival des arts de la rue de Strasbourg (FARSe) célèbre ses dix ans du jeudi 28 au dimanche 31 août à Strasbourg avec une édition festive et engagée. Spectacles de rue, cirque, danse et théâtre investissent l’espace public pour quatre jours de fête.

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Camille Curnier

Publié le 17 août 2025  ·  

Imprimé le 17 août 2025 à 07h04  ·  

4 minutes

Le FARSe, festival des arts de la rue financé par la Ville de Strasbourg, est programmé du jeudi 28 au dimanche 31 août. Repoussé de quelques jours par rapport aux années précédentes, le festival célébrera en 2025 ses dix ans d’existence.

« Cet esprit de festivité, c’est aussi l’envie de faire revivre la joie de se rassembler, autour de spectacles dans l’espace public strasbourgeois », résume Axel Goepfer, directeur artistique de l’événement. Cirque, théâtre, danse, acrobaties… Plus de 50 représentations sont prévues sur quatre jours, portées par une vingtaine de compagnies régionales et nationales.

Le village du FARSe fait peau neuve

Le village du FARSe sera installé dans la cour de la Manufacture des tabacs pendant toute la durée du festival comme en 2024. Animé par l’association Pelpass, des DJ sets et des jeux prolongeront l’esprit festif, chaque jour, de midi à minuit.

Un espace d’exposition invitera à revivre une décennie de souvenirs. Trois photographes fidèles du FARSe ont sélectionné leurs plus beaux clichés pour retracer l’histoire et l’évolution de ce rendez-vous de l’été strasbourgeois.

Autre nouveauté, des rencontres publiques seront organisées, dont deux au sein même du village. « On voulait aller plus loin et créer un échange entre le public et les artistes. Ces rencontres permettront de questionner ce qu’on voit, mais aussi d’entendre les artistes raconter comment le spectacle est né », indique Axel Goepfer.

Pour se repérer dans la foisonnante programmation, les organisateurs ont imaginé des parcours « clefs en main ». Des itinéraires adaptés aux publics « festif » et « familial » visent à limiter les déplacements tout en permettant de découvrir un maximum de spectacles.

Le retour des coups de cœur

Pour ouvrir cette édition anniversaire, le FARSe remet à l’affiche Sodade créé par la compagnie Minuit, coup de cœur de 2017. Ce spectacle qui mêle funambulisme et musique interprétée, a été sélectionné par un comité proche de l’événement. « Ce qui avait marqué, c’était l’émotion collective, le fait de vivre une œuvre tous ensemble, dans une foule », souligne Axel Goepfer, directeur artistique. Sodade sera présenté jeudi 28 août à 21h, puis à nouveau le vendredi 29 au même horaire, place Grimmeissen à la Petite France.

Bande annonce de Sodade, du cirque Rouages.

Une « déambulation festive » doit marquer le lancement du FARSe jeudi soir, juste avant la première représentation. La fanfare Hurluberlus, portée par la compagnie La Chose Publique, emmènera le public depuis le centre-ville jusqu’au lieu du spectacle.

Autre moment fort du week-end : la grande soirée anniversaire, samedi 30 août, sur la place Kléber. La compagnie Gratte-Ciel, déjà marquante en 2022 avec Place des Anges, revient avec une nouvelle création aérienne en grand format. Le spectacle sera suivi d’un concert du groupe LGMX, qui se définit comme un « brass band électro-pop ».

La rue devient féministe

Le FARSe donne aussi de la voix aux artistes engagés, et notamment à celles et ceux qui interrogent la place des femmes dans nos sociétés. La compagnie Détachement international Muerto Coco présentera Pour en finir avec l’origine du monde, un spectacle autour de la parentalité. Un moment à découvrir les vendredi 29 et samedi 30 août à 17h, à l’espace vert du Cardo durant lequel les autrices Raphaëlle Bouvier et Charlotte Perrin de Boussac y rassemblent des témoignages de femmes et d’hommes pour questionner le choix, ou non, d’avoir des enfants.

« L’espace public est un lieu d’origine, accessible et populaire. C’est là qu’on se rassemble pour faire entendre une parole. C’est important que le festival y propose des spectacles engagés, c’est une des forces des arts de la rue depuis toujours », explique Axel Goepfel

Bande annonce de Pour en finir avec l’origine du monde.

Parmi les propositions les plus engagées de cette édition, la compagnie Notre Insouciance arrive avec Jouir, un spectacle qui met en lumière un sujet encore trop souvent passé sous silence : le plaisir féminin. Entre stand-up et cabaret musical, la mise en scène mêle humour, poésie et délicatesse de ton pour créer un espace de parole sans tabou autour de la sexualité.

« C’est un sujet peu traité dans les spectacles que j’ai pu voir, dans mon expérience de femme. La jouissance c’est souvent abordé de manière précieuse et sensible, on ne n’y reconnait pas toujours », explique Juliette Hecquet, metteuse en scène de la pièce. Un spectacle né d’un manque mais également possible grâce au fait que la rue soit un espace ouvert au public selon elle :

« Dans la foule, il y a cet aspect de non pudeur, et on veut aussi jouer dessus en incluant le public. L’art de rue est forcément engagé. Quand on parle de jouissance, il y a des femmes et des hommes en plateau. L’idée est de pouvoir se reconnaître dans les parcours et de se dire qu’il y a plein de manière d’être la norme en sexualité. »

Le spectacle sera présenté samedi 30 août à 18h30 et dimanche 31 août à 16h, place Saint-Pierre-le-Jeune.

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