Le vol avait mis le milieu de l’art en ébullition. Les journaux de l’époque en avaient fait leurs choux gras. Dans la nuit du 12 au 13 août 1961, alors qu’une grande exposition consacrée à Cezanne se tient au Pavillon Vendôme, huit tableaux se volatilisent. Parmi eux, les Joueurs de cartes, alors au musée du Louvre et aujourd’hui dans les collections du musée d’Orsay, Pyramides de crânes, de la collection Feichenfeldt à Zurich, ou encore une Nature morte à la théière du musée de Cardiff.
Cette nuit-là, les cambrioleurs font preuve d’une grande audace. Ils franchissent le mur d’enceinte du lieu puis, pour accéder aux œuvres, exposées au premier étage, ils se servent des grilles du rez-de-chaussée. Une fois sur la corniche, ils entrent par une fenêtre et emportent les toiles. La conservatrice du Pavillon, qui logeait au deuxième étage avec son mari, n’a rien entendu. Pas plus que le gendarme que l’on sait muni d’une mitraillette.