À moins de 30 ans, Neima Naouri est une étoile montante de la comédie musicale. Le temps d’une interview, elle nous partage son univers musical et revient sur son parcours.

Quel est le rôle qui vous a le plus marqué?

Jusqu’ici, c’est un spectacle auquel j’ai participé durant mon cursus à la Royal Academy of Music de Londres: The Light in the Piazza, une pièce issue du théâtre américain. C’est une espèce d’ovni très bizarre, autant musicalement que du point de vue de l’histoire. Il est question des relations entre une mère et sa fille, et j’avais la chance de jouer le rôle de la fille. C’était très psychologique et j’ai trouvé que la méthode avec laquelle on travaillait était incroyable. Pour la première fois de ma vie, j’avais vraiment l’impression de faire un travail d’actrice, et pas seulement de musicienne.

Quelles figures vous ont inspirée ou ont accompagné votre formation?

Barbra Streisand a fait partie de mon éducation musicale. J’avais six ou sept ans la première fois que j’ai vu Funny Girl, ma première comédie musicale. J’ai ensuite vu Yentl, le film qu’elle a réalisé elle-même et en plus, comme je suis juive, j’ai aussi senti une connexion par notre judéité commune. Je me suis mise à chanter tout son répertoire, qui est assez large, et c’est comme ça que j’ai mis un pied dans la comédie musicale. Mes parents, qui sont chanteurs [ndlr: Natalie Dessay et Laurent Naouri] ne m’ont jamais rien imposé, à part de faire du piano quand j’étais enfant. Ça faisait partie de mon éducation et ça, je n’avais pas le choix. Je détestais ça d’ailleurs! Le chant, c’est moi qui ai insisté. Ils m’ont aiguillée pour savoir vers quelle professeure aller, et notamment vers Jasmine Roy. C’est elle qui m’a mis un pied à l’étrier pour faire de la comédie musicale professionnellement, parce que c’est grâce à elle que j’ai eu mon premier contrat. Elle avait donné mon nom pour que j’auditionne pour Un violon sur le toit à l’Opéra de Strasbourg, et voilà! Maintenant, on se retrouve sur des productions, dans différents opéras en France.

Quel rapport avez-vous à votre voix parlée et à votre voix chantée?

J’ai un rapport beaucoup plus contrôlé de ma voix chantée que de ma voix parlée, que ne la contrôle pas trop. Et d’ailleurs, quand je m’entends, ça me fait bizarre parce qu’elle ne sonne pas du tout comme moi je m’entends de l’intérieur. Je préfère donc mille fois ma voix chantée que ma voix parlée, peut-être parce que j’arrive à exercer cette plus grande maîtrise. Cloé Calame