Une marche pour l’arrêt de la guerre. Des milliers d’Israéliens sont descendus dimanche dans la rue pour réclamer de leur gouvernement un accord de cessez-le-feu à Gaza qui garantirait la libération des otages, des demandes rejetées par le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Blocage de routes dans plusieurs villes du pays, pneus en feu et quelques échauffourées avec les forces de l’ordre déployées en force pour cette mobilisation à l’appel des familles des otages retenus à Gaza depuis près de deux ans.

L’emblématique « place des otages »

Un immense drapeau israélien, floqué de portraits de personnes kidnappées, a été déployé à Tel-Aviv sur la « place des otages », devenue emblématique depuis le début de la guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël.

Le gouvernement Netanyahu affirme sa détermination à poursuivre son offensive dans la bande de Gaza pour en finir avec le Hamas et prendre le contrôle sécuritaire de l’ensemble du territoire palestinien assiégé et affamé. Dimanche 18 Palestiniens y ont encore péri selon la Défense civile locale.

« Ceux qui appellent aujourd’hui à mettre fin à la guerre sans une défaite du Hamas non seulement renforcent la position du Hamas et éloignent la libération de nos otages, mais garantissent aussi que les horreurs du 7 octobre se reproduiront encore et encore, et que nous devrons nous battre dans une guerre sans fin », a accusé Netanyahu lors de la réunion du gouvernement.

Un plan qui suscite l’effroi des familles

Selon la radio militaire israélienne, le chef d’état-major, Eyal Zamir, tient dimanche une réunion avec des responsables militaires pour discuter du plan prévoyant la prise de contrôle de Gaza-ville avec le but affiché de vaincre le Hamas et libérer les otages enlevés durant l’attaque du 7-Octobre. L’annonce de ce plan a suscité l’effroi de familles d’otages qui craignent que l’opération n’entraîne la mort de leurs proches et ont appelé aux manifestations de dimanche.

Dimanche, premier jour de la semaine en Israël, la plupart des magasins sont restés ouverts à Jérusalem et à Tel-Aviv, ont constaté des journalistes de l’AFP. Et ce malgré un appel à une grève de solidarité avec les otages lancé par le Forum des familles des disparus, l’opposition et une partie du monde économique et syndical. Mais dans plusieurs villes du pays, des milliers de personnes ont manifesté dans la rue, bloquant d’importants axes routiers, notamment l’autoroute reliant Tel-Aviv à Jérusalem.

Devant la résidence de Netanyahu

Des manifestants postés devant la résidence de Netanyahu à Jérusalem ont appelé au gouvernement de « mettre fin à la guerre » et de « ramener tout le monde », en référence aux otages. L’épicentre des protestations sera en fin d’après-midi à Tel-Aviv, où les manifestants, brandissant portraits des kidnappés, drapeaux israéliens et bannières jaunes, la couleur symbole des otages, ont commencé à se rassembler sur la « place des otages ».

« Nous faisons tous les efforts pour les ramener […] On peut avoir des désaccords, mais en vérité, tout le peuple d’Israël veut que nos frères et sœurs rentrent à la maison », a déclaré sur cette place le président israélien Isaac Herzog, qui a appelé « le monde à faire pression sur le Hamas ». « Si nous ne les ramenons pas maintenant, nous les perdrons à jamais », s’est alarmé le Forum des familles des disparus.

Des milliers de membres des forces de sécurité ont été déployés pour ces manifestations, a indiqué la police, en faisant état de l’arrestation de 32 manifestants pour avoir troublé l’ordre public et entravé la liberté de circulation.