C’est en Ukraine que tout commence. Pas l’Ukraine d’aujourd’hui, dévastée par la guerre et où l’espoir de s’en sortir est chaque jour plus malmené, mais celle du début des années 2000, où les femmes suffoquent sous le joug des autorités religieuses et politiques.

Oxana Chatchko grandit à Khmelnitski, à 300 kilomètres de Kiev. Jeune peintre prodige, elle fait le bonheur de sa famille, très religieuse, en peignant des icônes pour les églises de la région… Son talent est immense, son intelligence et sa sensibilité le sont aussi. Mais le prêtre orthodoxe local décourage son idéalisme et elle ressent vite le besoin de mettre son énergie au service d’une autre cause.

Douleur existentielle

La fièvre de l’engagement, le romantisme de la révolte et les limites du combat individuel contre les puissants : c’est de tout cela qu’il est question dans Oxana, de la réalisatrice française Charlène Favier. Bientôt, Oxana (interprétée par Albina Korzh, impressionnante) rencontre d’autres jeunes femmes aussi déterminées qu’elle et décide de transformer son indignation en mouvement.

Elle cofonde les Femen – une scène suggère que le fait que ces femmes dénudent leurs poitrines est inspiré de La Liberté guidant le peuple, de Delacroix. Les actions qu’elles mènent sont un cri de révolte contre beaucoup – trop, peut-être ? – de choses : la façon dont sont soignées les femmes à l’hôpital, la dénonciation de l’ingérence russe en Ukraine, les réseaux de prostitution au sommet du pouvoir […] Lire la suite