Il faisait inhabituellement très chaud à Brest, ce dimanche 17 août 2025, et il a fallu que ces Brestois-là viennent encore rajouter quelques degrés au thermomètre, au prix d’un scénario déjà dingue, où ils ont été menés tout du long.
Ce match nul (3-3) n’est pas une victoire, mais cela y ressemblait beaucoup. « Je vais retenir le cœur de mes joueurs », expliquait Éric Roy, marqué après ce match à rebondissements.
L’atmosphère s’était pourtant subitement refroidie, à deux reprises, quand Lille menait 2-0 (Giroud, 11 ; Haraldsson, 26’), puis 3-2 (Mukau, 67’), grâce à trois offrandes de la défense finistérienne, visiblement pas encore guérie d’une saison dernière où elle avait été transpercée 59 fois (4e pire défense). « Ce sont des cadeaux », pestait l’entraîneur du SB29.
Doumbia, déjà influent
Mais ces Finistériens-là ont toujours beaucoup de ressources mentales et surtout beaucoup de qualités offensives. Ludovic Ajorque n’était peut-être pas dans un très grand jour, mais Mama Baldé, Romain Del Castillo, et Kamory Doumbia se sont chargés de donner le tournis à cette faible défense lilloise. Le Malien était attendu au tournant, après un dernier exercice décevant, et il a répondu dès ce premier match par un doublé (voir ci-contre). Son premier but n’était pas le plus compliqué à mettre (34’). Au contraire du second, un chef d’œuvre d’enroulé en pleine lucarne (51’).
Kamory Doumbia, félicité par Ludovic Ajorque, a inscrit un doublé. (Photo Jean-Michel Louarn)
Un instant, on s’ est mis à repenser à cette prestation de l’hiver 2023, face à Lorient, où il avait marqué un quadruplé mémorable en une mi-temps. Le milieu de terrain n’a finalement pas réédité cet exploit, mais ces deux réalisations ont déjà permis à Brest de se remettre la tête à l’endroit dans un match très mal embarqué.
Un but d’attaquant pour Le Cardinal
Celui-ci a de nouveau basculé, du côté lillois encore, après un imbroglio entre le corps arbitral et les joueurs bretons. Ces derniers se sont arrêtés de jouer, car l’arbitre de touche avait levé son drapeau, pensant que le corner d’Haraldsson avait franchi les limites du terrain. Sauf que le coup de sifflet de l’arbitre central fait foi, ce que Mukau était le seul à comprendre (3-2, 67’). Ce but était évidemment validé et à 20 minutes de la fin, il aurait pu définitivement mettre le Stade Brestois hors de portée. C’est mal connaître ces joueurs-là, qui sont revenus, encore une fois, huit minutes plus tard.
La lumière est cette fois venue de Julien Le Cardinal, héros du PSV, et désormais héros de Lille. Le Breton a pourtant très mal commencé son match en étant trop passif devant Giroud (1-0, 11‘). Il aurait aussi très bien pu mal le terminer, avec ce marquage lâche, et il n’a dû son salut qu’à Radoslaw Majecki (90’+ 3).
Mais entre-temps, le Briochin avait inscrit un but digne d’un attaquant. Trouvé par Lala, il s’était emmené le ballon, avant de le reprendre d’une sublime demi-volée (3-3, 75’). La tribune Kemper et tout le stade se sont alors mis à gronder et à soupirer de dépit quand Brest ratait l’occasion de passer devant. Il y en a eu au moins une, d’ailleurs, par Romain Del Castillo, dont la frappe enroulée était repoussée par le gardien adverse. Brest aurait donc très bien pu gagner ce match et il aurait très bien pu le perdre, aussi. Alors, vive le nul !