La Chine a fustigé lundi 18 août l’Allemagne, accusée « d’exagérer les tensions » entre Pékin et ses voisins, après des déclarations du chef de la diplomatie allemande jugeant notamment Pékin « de plus en plus agressif » en Asie-Pacifique.
Durant une visite au Japon, le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul, a affirmé que le géant asiatique menaçait de « modifier unilatéralement le statu quo et de déplacer les frontières en sa faveur ». Il a notamment cité les actions de Pékin dans le détroit de Taïwan et dans les mers de Chine orientale et méridionale, où la Chine a des différends de souveraineté avec le Japon et les Philippines, entre autres pays. « Toute escalade dans cette plaque tournante sensible du commerce international aurait de graves conséquences pour la sécurité et l’économie mondiales », a ajouté le ministre allemand après un entretien avec son homologue japonais Takeshi Iwaya.
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Une déclaration publiée dimanche avant la visite de Johann Wadephul au Japon indique que la Chine « affirme de plus en plus sa suprématie régionale et, ce faisant, remet également en question les principes du droit international ». « Le comportement de plus en plus agressif de la Chine […] a également des implications pour nous en Europe : les principes fondamentaux de notre coexistence mondiale sont en jeu ici », a encore déclaré le ministre selon le communiqué.
Pékin assure que la situation reste « globalement stable »
Une porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Mao Ning, a réagi lundi lors d’une conférence de presse régulière, affirmant que la situation en mers de Chine orientale et méridionale « restait globalement stable ». « Nous exhortons les parties concernées à respecter les pays de la région, à résoudre les problèmes par le dialogue et la consultation, et à préserver les intérêts communs de paix et de stabilité, plutôt que de susciter des confrontations et d’exagérer les tensions », a-t-elle souligné. « La question de Taïwan fait partie des affaires intérieures de la Chine », a-t-elle également ajouté.
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Johann Wadephul avait également critiqué « le soutien de la Chine à la machine de guerre russe » en Ukraine. « Sans ce soutien, la guerre d’agression contre l’Ukraine ne serait pas possible. La Chine est le plus grand fournisseur de biens à double usage de la Russie et son meilleur client pour le pétrole et le gaz », a-t-il déclaré.
Avant les pourparlers prévus ce lundi entre Donald Trump, le président ukrainien Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, la Chine a de son côté espéré « un accord de paix juste, durable, contraignant et acceptable pour toutes les parties dès que possible ».