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Ce n’est pas une surprise pour les Amikuztar qui ont l’habitude de le croiser de temps en temps, puisqu’il est originaire de la cité. « Je suis né ici et j’y ai vécu mes années de jeunesse, j’y suis très attaché », confirme Pierre Hurmic, qui ne cache pas non plus ses origines souletines : « Ma mère est native de Sauguis, où j’ai encore de la famille, et ma grand-mère paternelle était originaire de Trois-Villes. Donc, j’ai aussi de solides attaches en Haute Soule ».
Pour autant, pas de conflit de légitimité pour Pierre Hurmic qui aime dire : « Je suis bordelais tous les jours et basque pour toujours ! »
De ses origines basques, il a conservé un tempérament déterminé. « Mes adversaires disent que je suis têtu, mais c’est exagéré », lance-t-il avec un grand sourire. Ce caractère lui a quand même permis de rester 25 ans dans l’opposition municipale à Bordeaux avant de décrocher l’écharpe de maire en 2020 après… six tentatives ! Il faut dire qu’il a souvent eu face à lui un certain Alain Juppé, ancien Premier ministre et bras droit de Jacques Chirac.
Cette fidélité se retrouve aussi dans ses idées politiques : vert il est, et vert il restera. « Je suis écologiste dans l’âme et je crois aux idées que je porte, souligne Pierre Hurmic. Et je crois aux paroles du grand scientifique Hubert Reeves qui disait : l’humanité est en guerre contre la Nature. Et si nous la gagnons, alors nous sommes perdus ».
« L’écologie plus tard, c’est l’écologie trop tard »
Pour autant, le maire de Bordeaux croit qu’il est encore temps d’éviter l’écologie punitive que certains brandissent comme une menace : « Comme je le dis souvent aux Bordelais, l’écologie plus tard, c’est l’écologie trop tard. C’est-à-dire que si on ne fait pas un effort de sobriété dès aujourd’hui, c’est l’austérité qui nous attend plus tard ».
Alors, avec son équipe municipale, il a multiplié les espaces verts pour une question plus forte que l’esthétique, faire respirer sa ville et ses habitants. Il a aussi diminué la place de la voiture, une mesure qui, vu de zone rurale, peut sembler liberticide. « C’est un combat culturel et politique ! lance Pierre Hurmic. Promouvoir la sobriété, c’est se passer de ce qui est superficiel. Les mêmes qui dénoncent l’écologie punitive seront obligés de l’appliquer demain si rien n’est fait maintenant ! »
Il refuse également l’opposition entre urbains et ruraux et préfère parler de leurs combats communs, comme peut l’être l’opposition à la LGV : « La ligne à grande vitesse, c’est le combat de ceux qui veulent relier les grandes villes toujours plus vite, alors que les territoires ruraux traversés seront condamnés à regarder passer les trains ».
Pour en revenir à son roman « L’affaire Savignac », il s’agit d’un récit fictif qui tourne autour de l’enjeu climatique. « J’avais envie de faire passer mes idées d’une autre façon, plus ludique, et d’amener les gens à se poser des questions », explique Pierre Hurmic. Ils le feront à travers l’histoire de Pierre Savignac qui est convoqué par la justice pour des infractions pénales qui n’existent pas aujourd’hui comme « non assistance à planète en danger » ou « atteinte grave et irréversible à la biodiversité ». Des infractions que l’avocat Pierre Hurmic verrait bien dans le Code pénal dans un futur proche ?
Une candidature à Bordeaux en 2026 ?
Très prolixe quand il s’agit de parler politique ou engagement écologiste, Pierre Hurmic l’est moins quand il s’agit d’évoquer une nouvelle candidature aux municipales en mars prochain.
Alors, candidat ou pas ? « Je ne me suis pas encore prononcé, mais je n’ai pas envie que la campagne électorale commence trop tôt », consent à dire l’actuel maire de Bordeaux. Tout en rajoutant : « J’aimerais que cette belle aventure collective et les projets que nous avons lancés se poursuivent. Avec ou sans moi… »