Quelques centaines d’euros pour coller des tracts anti-Otan, espionner une base militaire, saboter une infrastructure de transport, mener des actes de vandalisme sur des mosquées ou mettre le feu à un grand magasin… De l’Estonie à la Grande-Bretagne en passant par la Pologne ou l’Allemagne, depuis l’invasion de l’Ukraine, les services secrets russes recrutent en ligne à tout-va, directement ou via des groupes criminels, des agents «jetables» pour mener des missions ponctuelles. Dans leur viseur, une cible de choix : les adolescents européens.
Les jeunes sont approchés sur des réseaux sociaux, des messageries, des plateformes de jeux ou des services de streaming. Ils se voient d’abord proposer des tâches qui semblent simples et bien payées, parfois présentées sous forme de défi – jeter un sac par-dessus un mur ou de la peinture sur un établissement – ou de jeu de piste – photographier une série d’installations et de bâtiments – avant de passer à des opérations plus dangereuses. Ils peuvent aussi être manipulés par une propagande extrêmement ciblée, conçue dans leur langue à l’aide de l’intelligence artificielle, et penser agir pour une cause qui leur tient à cœur. En général, ils ne connaissent pas le commanditaire, et sont payés en cryptomonnaie.
La France semble jusqu’à présent épargnée. Mais la