À l’ombre des arbres du parc Schulmeister, la maire de Strasbourg, son premier adjoint Syamak Agha Babaei, l’adjointe à la ville résiliente Suzanne Brolly et l’adjoint à la transformation écologique du territoire Marc Hoffsess ont présenté à la presse les résultats du Plan climat. « Notre première action municipale, en juillet 2020, a été de déclarer l’état d’urgence climatique. C’était un acte symbolique, mais qui s’est aussi révélé très concret avec notre Plan climat dont nous constatons les premiers effets aujourd’hui », a rappelé Jeanne Barseghian.

130 actions dont 92 % en cours ou achevées

Ce Plan climat , une première lors de sa mise en place en 2020 pour la ville de Strasbourg, comprend 130 actions réparties en trois axes : une ville engagée, inclusive et solidaire (énergie renouvelable, logement…), une ville résiliente (mobilités, biodiversité, îlots de fraîcheur…) et une ville sur la voie de l’exemplarité (réduction des gaz à effet de serre dans le bâti, les déplacements…). Aujourd’hui, 92 % de ces actions sont engagées.

Dans les 8 % restants, 7 actions sont en cours de construction et 4 ont été mises en attente. « Elles ne verront sûrement pas le jour avant la fin du mandat. Il s’agit par exemple de la baignade naturelle ou d’une tarification différenciée pour les déchets », précise la maire.

Un air plus respirable

Si les résultats de nombreuses actions se verront à moyen ou long terme (avec des échéances à 2030 ou 2050 ), la Ville se félicite déjà d’une belle amélioration de la qualité de l’air. Alors qu’elle s’est fixé une baisse de 55 % des émissions territoriales des gaz à effet de serre d’ici 2030, elle évalue que nous en sommes à – 38 % en 2023, contre – 27 % en 2019. Par ailleurs, l’exposition des habitants au dioxyde d’azote (NO 2 ), nocif pour la santé respiratoire à court et à long termes, a largement diminué. Alors que 59 % de la population était exposée à des valeurs supérieures aux normes européennes en 2019, 1 % seulement l’était encore en 2024. Les efforts sont cependant à poursuivre car ces seuils restent supérieurs aux valeurs de l’OMS.

Budget participatif, atelier citoyen, jury…

Les élus ont également souhaité mettre en avant l’implication des habitants dans les idées ou la mise en place de projets. Fer de lance de la participation citoyenne, le budget participatif a été évoqué. 4 millions d’euros ont été dépensés dans les saisons 2 (19 projets lauréats) et 3 (16 projets lauréats). Il est aussi rappelé que 274 projets “Strasbourg ça pousse” ont été réalisés depuis 2020, et que la ville compte désormais 40 jardins partagés , dont 11 ont été créés depuis 2020.

Cette mobilisation des habitants est également une réussite pour Marc Hoffsess qui souhaite rappeler que « le plan climat est une série d’actions, mais aussi une bataille culturelle. Il s’agit de promouvoir une autre façon de vivre notre ville. »

5 589 arbres plantés et 100 000 m2 végétalisés

« Nous devons accélérer notre transformation pour réduire les risques pour nos habitants (pics de chaleur, inondations…), tout en protégeant nos espaces de nature », a affirmé Suzanne Brolly avant de revenir sur le plan Canopée. Résultat : 5 589 arbres plantés par la collectivité depuis 2020 et sept labellisés arbres remarquables de France en mai 2025. Cinq nouveaux refuges de biodiversité ont aussi vu le jour avec des plantations au parc des Romains ou encore les deux micro-forêts à Cronenbourg ou au Neuhof.

Côté végétalisation, les cours de 45 écoles, 7 crèches et 9 cimetières ont été transformés.

Inquiétude sur le budget national

« S’il y a une dette irremboursable que nous allons laisser aux générations futures, c’est une dette écologique. Nous refusons cela », a alerté le premier adjoint. La municipalité déplore la politique d’austérité vers laquelle tend le futur budget national. « Il faut investir pour l’avenir et pour accélérer la transition, et non la ralentir. Notre ville doit devenir durable pour rester habitable dans 30 ans », conclut-il.

157 millions d’euros

C’est le montant de l’investissement qui a été réalisé sur le mandat pour atteindre les objectifs du Plan climat. L’investissement a été multiplié par deux en 2025 par rapport à 2021.