La Fondation nationale des sciences des États-Unis (NSF) et NVIDIA annoncent un partenariat d’envergure pour soutenir le développement de modèles d’intelligence artificielle entièrement open source au service de la recherche scientifique. L’initiative, baptisée Open Multimodal AI Infrastructure to Accelerate Science (OMAI), sera dirigée par l’Allen Institute for AI (Ai2) et bénéficie d’un financement combiné de 68,3 millions € pour la NSF, 70,1 millions € pour NVIDIA, soit un total d’environ 138,3 millions d’euros.

L’objectif affiché est clair : doter la communauté scientifique américaine d’outils d’IA puissants, mais surtout ouverts et collaboratifs, afin d’accélérer les découvertes dans des domaines critiques comme la science des matériaux, la biologie, l’énergie ou encore la médecine. Contrairement aux grands modèles fermés détenus par les géants privés de la tech, Ai2 s’engage à produire des modèles de langage multimodaux open source entraînés sur des corpus scientifiques.

Ces modèles permettront aux chercheurs d’analyser plus rapidement la littérature, de générer du code ou des visualisations, et de relier des découvertes passées à de nouvelles hypothèses. « L’IA entièrement ouverte n’est pas simplement une préférence, c’est une nécessité », insiste Ali Farhadi, PDG d’Ai2.

Au-delà de la recherche, cette annonce illustre la volonté de Washington de garantir un leadership technologique et scientifique en s’appuyant sur des modèles ouverts. L’initiative fait écho au Plan d’action IA de la Maison Blanche, qui promeut des standards ouverts pour que l’écosystème académique et industriel américain reste à la pointe.

L’initiative OMAI ne se limite pas aux modèles : elle prévoit aussi un effort massif de formation pour préparer une main-d’œuvre scientifique « prête pour l’IA » au-delà des pôles technologiques traditionnels. Plusieurs universités, dont Washington, Hawaï et le Nouveau-Mexique, participeront à ce programme qui entend élargir l’accès aux outils d’IA de pointe.

Ce projet marque aussi une rupture dans le débat actuel autour des modèles « open weight » (dont les poids sont publiés, mais pas nécessairement le code ou les données) et les modèles réellement open source. En choisissant l’ouverture totale, Ai2 et ses partenaires affirment leur volonté de bâtir un écosystème scientifique transparent, reproductible et collaboratif.

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